
Bernard, lecteur de Capital, nous adresse la question suivante : «Peut-on souscrire un PER quand on est retraité ?» Bonjour Bernard, et merci pour votre question, qui nous permet de mettre au clair un point souvent ignoré : oui, il est bien possible d’ouvrir un PER une fois à la retraite. La loi ne fixe en effet pas de limite d’âge pour ce produit d'épargne. En pratique, certaines compagnies d’assurance en posent toutefois une (souvent autour de 70 ans). Il faut donc vérifier contrat par contrat si l'ouverture d'un PER est possible à votre âge.
Une fois cette question de côté, il faut surtout se demander pourquoi il peut être intéressant de souscrire un produit d'épargne dédié à la préparation de la retraite… une fois que l'on y est déjà. D'abord, sachez qu'il est toujours possible d'utiliser l'avantage fiscal du PER une fois à la retraite, mais de façon limitée. En principe, il est possible de déduire de son revenu imposable le montant des versements effectués sur son PER dans la limite de 10% de ses revenus professionnels. Or, si vous n'avez plus de revenus d’activité, c'est un plafond de déduction minimum qui s’applique. Par exemple, cette année, vous ne pourrez pas déduire plus de 4 637 euros, même si vous versez davantage sur votre PER.
Un outil de transmission redoutable
Ensuite, outre les possibilités d'utiliser le PER comme produit d'épargne, cette enveloppe dispose aussi d'un avantage de taille en matière de succession, s'il est conservé jusqu'au décès du souscripteur. Le PER assurantiel - en opposition au PER bancaire ou comptes-titres - bénéficie en effet d’abattements fiscaux élevés en cas de transmission : si le titulaire décède avant 70 ans, chaque bénéficiaire peut toucher 152 500 euros sans aucun droit à payer. Cette franchise est en revanche limitée à 30 500 euros pour tous les bénéficiaires si le décès a lieu après les 70 ans du souscripteur.
Mais il faut savoir que si c'est votre conjoint ou partenaire de Pacs que vous avez désigné dans la clause bénéficiaire du PER, il sera totalement exonéré de droits de succession. En prime, le contrat étant dans ce cas non pas racheté, mais transmis, les gains ne passeront pas par la case impôt, même si vous avez bénéficié de la déduction de vos versements de votre revenu imposable. En matière de succession, le PER peut donc être plus efficace que l'assurance vie, avec une double exonération : de droits de succession, et d'impôts sur les gains. Comme vous le voyez, Bernard, il est bien possible de souscrire un PER une fois à la retraite, et cette possibilité présente en plus de nombreux avantages.
Capital vous répond
Vous avez une question sur votre contrat d’assurance vie, vos livrets d’épargne, vos investissements immobiliers ? Posez-la à notre expert qui vous répondra : [email protected]



















