
La loi l’a voulu ainsi : les enfants du défunt (ou à défaut, ses petits-enfants ou arrière-petits-enfants) sont toujours servis en priorité par rapport aux autres membres de la famille. Et s’il n’y a ni testament ni conjoint survivant, ils se répartissent 100% de la succession : s’ils sont deux, chacun en recueillera la moitié, s’ils sont trois, chacun en percevra un tiers, etc.
Enfants reconnus : ils ont les mêmes droits, qu’ils soient légitimes, naturels ou adultérins
Qu’ils soient légitimes (conçus par des parents mariés), naturels (conçus par des parents concubins ou pacsés) ou adultérins, autrement dit dont le père ou la mère était marié à une autre personne que son deuxième parent à sa conception. A noter : l’enfant adultérin a longtemps eu des droits de succession inférieurs aux autres enfants. La loi a supprimé cette règle fin 2001.
Enfants adoptés : dans le cadre de l’adoption simple, les taxes sont souvent allégées
Il y a deux types d’adoption : l’adoption simple et l’adoption plénière. La première ne supprime pas la filiation d’origine. Les enfants héritent alors de leur famille biologique et du parent adoptif, cela dans les mêmes conditions fiscales avantageuses, depuis une loi de mars 2016, s’il s’agit des enfants issus d’un premier mariage du nouveau conjoint, ou d’enfants ayant été à la charge principale du parent adoptif pendant au moins dix ans (cinq ans seulement si l’enfant est mineur).
Dans les autres cas, l’héritage du parent adoptif est taxé à 60% (taux appliqué aux personnes dépourvues de lien de parenté). L’adoption «plénière», en revanche, rompt tout lien de filiation entre les parents biologiques et l’enfant, qui n’héritera donc plus de cette famille-là.
Enfants indignes : agresser un de ses parents provoque la perte de sa qualité d’héritier
Un enfant sera frappé d’indignité successorale et exclu de la succession s’il s’est rendu coupable d’actes graves envers son parent (coups et blessures, dénonciation calomnieuse, etc.). Cette déchéance du droit de succession s’applique d’office, donc sans que quiconque ait besoin d’en faire la demande, dès lors que l’acte a entraîné une condamnation pénale. Mais des cohéritiers peuvent aussi la réclamer après l’ouverture de la succession, et obtenir gain de cause si la plainte aboutit à une condamnation. L’enfant reconnu indigne perd sa qualité d’héritier : s’il a déjà recueilli des biens appartenant au défunt, il doit les rendre à la succession.
Notez toutefois que l’enfant indigne reste héritier du reste de sa famille (de sa mère, par exemple, s’il a commis des actes violents envers son père). Sachez enfin que l’indignité n’est pas irrévocable : une loi de 2001 permet au parent de pardonner à son enfant et ainsi – à condition de faire mention expresse, dans son testament, de sa volonté de rétablir tous ses droits successoraux – de lui redonner accès à sa part d’héritage.
Enfants décédés : la part d’héritage qui leur était due revient à leurs propres enfants
Cas assez fréquent à l’ouverture d’une succession : parmi les enfants du défunt, certains sont déjà décédés. Leur part d’héritage ne disparaît pas pour autant. Elle revient non pas à leurs frères ou sœurs, comme on pourrait le croire, mais à leurs propres enfants, c’est-à-dire aux petits-enfants du défunt. Et s’il n’y a plus de petits-enfants en vie, ce sont les arrière-petits-enfants qui héritent. On dit alors qu’ils viennent en “représentation” (c’est-à-dire en remplacement) de leur parent ou qu’ils sont le deuxième, le troisième, voire le quatrième degré du premier ordre des héritiers.”
Exemple : la succession des descendants de Gérard

Au décès de Gérard, trois de ses enfants ont déjà disparu. Mais ils ont eu eux-mêmes des enfants, qui viennent en représentation et ont donc vocation à hériter à la place de leur parent. Le partage s’opère comme si les quatre enfants de Gérard héritaient chacun d’un quart de ses biens. Elisabeth, qui est encore en vie, recueille un quart de l’héritage (Juliette, sa petite-fille, n’a droit à rien). Sylvie, représentante de son père Thierry, reçoit également un quart des biens, tout comme le fils de Claudine, Jules (sa propre fille, Louise, ne perçoit rien). Quant à Pascal et Sophie, ils se partagent à parts égales le quart de l’héritage restant (Robin n’hérite de rien).
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