
Cyril, lecteur de Capital, nous adresse la question suivante : «Bonjour, j’ai un PEL (taux à 2,5%) ouvert en avril 2004 et contenant 55 000 euros. Est-ce que je dois le clôturer pour placer cette somme sur une assurance vie plus rémunératrice ? Ou bien conserver ce PEL à long terme, puisqu’il me garantit environ 1 000 euros d’intérêts par an, alors qu’il n’y aura peut-être plus de placements à ce niveau dans 20 ans ?»
Bonjour Cyril, et merci pour votre question, qui illustre un dilemme commun à de nombreux épargnants : faut-il conserver un vieux PEL à taux garanti, ou chercher mieux ailleurs ?
Un PEL à 2,5% reste très compétitif
Votre PEL, ouvert en 2004, bénéficie d’un taux fixe de 2,5% brut, soit environ 2,11% net après déduction des prélèvements sociaux (17,2%), qui sont retenus sur vos intérêts chaque année. C’est un placement qui a son intérêt, puisque, quelle que soit l’évolution des marchés financiers ou des taux des autres placements (Livret A, assurance vie), la rémunération de votre PEL, elle, ne changera pas. Mieux, vous pouvez conserver ce produit d'épargne aussi longtemps que vous le souhaitez, puisque ayant été ouvert avant 2011, «il n'est pas concerné par la fermeture automatique des PEL au bout de 15 ans, qui va devenir effective pour les premiers contrats en avril 2026», explique Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne.
Toutefois, il est vrai que clôturer votre PEL pour ouvrir une assurance vie peut être séduisant. En termes de sécurité, d'abord, si vous versez vos économies sur la partie fonds euros d'une assurance vie, le niveau de risque de perte en capital sera le même, c'est-à-dire nul. Mais en prime, les meilleurs fonds en euros du marché offrent actuellement un rendement supérieur à votre PEL. En 2024, les supports à capital garanti ont distribué un taux moyen de 2,6% (soit 2,15% net de prélèvements sociaux). Mais surtout, il est possible, à condition de bien choisir, d'aller chercher bien plus, les meilleurs contrats ayant servi jusqu'à 4% sur leur fonds sécurisés l'an passé.
Si vous deviez sauter le pas, c'est à la fiscalité qu'il faudra être attentif. Les intérêts générés par votre PEL (environ 1 000 euros par an) sont en effet net de fiscalité, puisque la ponction des prélèvements sociaux et de l'impôt sur le revenu, pour un total de 30%, se fait avant leur versement, «à la source». A l'inverse, l'assurance vie bénéficie d'avantages fiscaux, mais ils ne se débloquent qu'au bout de huit ans de détention. Avant cet anniversaire, les intérêts sont soumis, en cas de retrait, au prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax) de 30%. Aussi, pas de doute, vous pourrez bien trouver un meilleur rendement avec une assurance vie, et une imposition plus clémente, «mais la question qu'il faut se poser, c'est si on a besoin ou non de cet argent avant huit ans», rappelle Philippe Crevel. Si oui, mieux vaut conserver votre PEL.
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