Preuve en est, s’il en fallait une de plus, que l’intelligence artificielle est partout. Les apprentis investisseurs, ou même les traders les plus aguerris, peuvent utiliser l’IA pour espérer optimiser leurs investissements. Et même certains plans d’épargne retraite (PER) s’y mettent : l'assureur Generali et la fintech Avnear ont lancé en 2024 un PER avec un mandat d'arbitrage confié à la machine. L’intelligence artificielle s’invite dans l’univers de l’investissement à travers divers outils capables d’analyser les données en temps réel, de détecter des tendances de marché et de suggérer des stratégies.

Comme le mentionne l’autorité des marchés financiers (AMF), ces technologies s'appuient sur plusieurs techniques. Notamment le trading algorithmique - lorsque des logiciels exécutent automatiquement des ordres selon des paramètres prédéfinis - et les générateurs de signaux de trading, qui formulent des recommandations d’achat ou de vente. Autre moyen de mélanger IA et bourse ? Les robo-advisors. Comme l’expliquait Charlotte Thameur, directrice de l’offre épargne salariale chez Shares lors du «Grand rendez-vous de l'épargne» (Capital / Radio Patrimoine) de juillet dernier, «cela consiste en une série de questions - une vingtaine - sur votre projet d'investissement, votre horizon de placement et vos connaissances financières». Ensuite, le «robot» détermine votre profil de risque et vous conseille un panier d'actions ou d'obligations personnalisé. Cette offre est proposée par certaines banques ou courtiers en ligne. Toutefois, ces pratiques ne sont pas sans danger pour vos économies.

Investir avec l’intelligence artificielle : un pari risqué ?

Dans sa dernière note, l’autorité des marchés financiers pose le cadre : ces solutions «ne remplacent pas le conseil en investissement d’un professionnel de la finance». L’AMF rappelle que «rien ne vous garantit que les placements proposés sont adaptés à vos besoins, ni qu’ils vous apporteront le rendement espéré». L’un des principaux dangers est que contrairement aux intermédiaires financiers traditionnels, encadrés par des autorités de régulation et soumis à des normes strictes, les outils d’IA échappent encore largement à toute supervision réglementaire.

Certains de ces outils se basent également sur des données incomplètes ou même erronées. Ces outils qui vous aident à piloter vos placements en Bourse «peuvent fonder leurs réponses sur des scénarios historiques mais rien ne garantit qu’ils se reproduiront à l’avenir», souligne l’autorité. Ainsi, ne tombez pas dans le panneau d’un marketing trop optimiste et agressif, il s’agit probablement d’une arnaque, alors prudence !

Comment bien investir avec l’intelligence artificielle ?

Si l’intelligence artificielle vous séduit pour investir, une règle d’or : gardez votre esprit critique. L’Autorité des marchés financiers est formelle : «Une intelligence artificielle peut vous aider à analyser les résultats d'une société cotée ou l'évolution d'un secteur d'activité par exemple.» Mais attention, ces analyses ne doivent jamais être prises pour argent comptant. L’AMF insiste sur l’importance de croiser ces données avec d'autres sources d'information fiables. Autre recommandation capitale : passer par une plateforme d’investissement dûment autorisée. C’est une garantie essentielle pour évoluer dans un cadre réglementé.

En tant qu’investisseur, mieux vaut également ne pas négliger l’expertise humaine. Solliciter un véritable professionnel de la finance, c’est bénéficier d’une protection renforcée. Un filet de sécurité qui disparaît dès lors que vous vous fiez uniquement à une IA pour orienter vos choix de placement. En cas de litige ? Les recours classiques - comme la médiation de l’Autorité des marchés financiers (AMF) - pourraient ne pas s’appliquer, rendant la résolution des différends bien plus incertaine.

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