C’était il y a deux ans, presque jour pour jour : le 1er mars 2023, la SCPI Laffitte Pierre annonçait une baisse de 8,5% de sa valeur de part. Depuis, une trentaine de Sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) ont connu un ajustement similaire, provoquant une perte de confiance chez les épargnants. «La baisse des prix de part a durement touché le marché des SCPI», reconnaît Pierre-Antoine Burgala, directeur général associé chez Iroko. «Mais on observe un regain d’intérêt, avec des SCPI qui surpassent les placements sans risque. Des indicateurs montrent un retour de ces véhicules dans les portefeuilles d’investissement, et le marché reprend du dynamisme depuis le début de l’année», observe notre invité.

Car malgré la crise, qui a affecté une proportion restreinte de SCPI, ce placement a continué à distribuer en moyenne des rendements attractifs : 4,5% en 2023, et 4,72% en 2024. En outre, certaines SCPI affichent des taux de distribution - TD, l'équivalent du rendement - bien plus élevés, à plus de 10%, par exemple, pour les meilleures de la cuvée 2024. Au-delà de la performance, ce placement immobilier présente d'autres avantages : «Investir dans les SCPI offre la possibilité de participer au marché immobilier sans les contraintes de la gestion directe, comme la prise en charge des locataires ou des travaux», rappelle Sarah Le Gouez, secrétaire générale du Cercle de l’Épargne. Ainsi, «bien que les SCPI ne soient pas un placement garanti, elles représentent un moyen intéressant de diversifier son patrimoine», ajoute notre invitée.

Tous les feux sont-ils au vert pour les SCPI en 2025 ?

Est-ce à dire que tous les feux sont au vert pour réintégrer les SCPI dans votre portefeuille d'investissement ? Pour nos experts, plusieurs raisons plaident en leur faveur. D'abord, la baisse progressive des taux directeurs, déjà bien entamée par la Banque centrale européenne (BCE) : «Le désintérêt pour les SCPI observé ces dernières années s’explique par la hausse des taux, qui a rendu les placements sans risque plus attractifs. Il était donc logique que les épargnants s’en détournent», explique Pierre-Antoine Burgala. Aussi, à l’heure où les livrets réglementés et produits d'épargne à court terme deviennent moins rémunérateurs, les SCPI devraient retrouver en intérêt aux yeux des épargnants.

De plus, le malheur des uns a fait le bonheur de certains : sur un marché immobilier déserté en raison de la hausse des taux, une poignée de sociétés de gestion a pu acquérir des biens à prix bradés, et donc à des niveaux de rentabilité particulièrement élevés. «Certaines sociétés de gestion ont su transformer la crise en opportunité en achetant des actifs à prix décotés. Aujourd’hui, certains acteurs proposent un rendement conséquent pour compenser le risque des SCPI par rapport aux livrets», souligne Pierre-Antoine Burgala. A condition de faire les bons choix, les SCPI peuvent donc constituer une alternative à des placements sans risque en perte de vitesse, et avec des rendements potentiellement bien plus attractifs.

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Vos questions, nos réponses

Dans la rubrique « Vos questions, nos réponses », Nathalie Couzigou-Suhas, notaire à Paris, et Sarah Le Gouez répondent à vos interrogations : faut-il ouvrir un nouveau contrat d’assurance vie après 75 ans ? Quels placements privilégier à la retraite pour générer un complément de revenus ? Un don d’argent fait il y a plus de 20 ans peut-il être réclamé lors d’une succession ? Envoyez vos questions à : [email protected]