Le retournement de marché est acté. Selon les projections de la Fnaim (Fédération nationale de l’immobilier), l’année 2023 risque de marquer «un record historique de baisse de ventes sur un an». Les transactions dans l’ancien devraient reculer de 21 %, d’après ses estimations. Dans le neuf, le marché ne se porte pas mieux. Le nombre de logements autorisés à la construction recule de 28,3 % sur un an et le niveau des réservations est encore plus faible qu’au pic de la crise du Covid, selon les données du ministère de la Transition écologique (- 18% par rapport au deuxième trimestre 2020).

La faute à la remontée brutale des taux de crédit immobilier cette année, passés de 2,09 % en moyenne, toutes durées confondues et hors frais d’assurances selon l’Observatoire Crédit Logement / CSA en octobre 2022, à 4,12 % en octobre 2023. De quoi faire perdre aux investisseurs entre 15 et 25 % de leur pouvoir d’achat immobilier.

Pourtant, les occasions de faire des affaires sont nombreuses. Les prix décrochent dans l’ancien avec des baisses supérieures à 5 % dans les grandes métropoles régionales, voire plus si l’on investit dans une passoire énergétique. Les stocks des agents immobiliers se reconstituent, laissant plus de choix aux investisseurs qui peuvent acheter. Même constat dans le neuf, où les promoteurs consentent à des baisses de prix pour liquider les biens en réserve. Le glissement vers un marché d’acheteurs est peut-être l’occasion pour certains de bien investir aujourd’hui pour mieux en profiter demain.

Logements anciens

  • Rentabilité : de 3 à 5 % par an avant charges et impôts
  • Risque : de faible à moyen
  • Durée : 10 ans minimum
  • Biens dont le rendement devrait grimper en 2024

C’est le paradoxe. Alors que la tension locative bat des records dans les principales métropoles françaises et que les prix dans l’ancien commencent à décrocher dans ces villes (- 5,2 % en moyenne sur un an à Paris et dans 7 des 10 plus grandes villes de France, selon la Fnaim), le nombre d’investisseurs recule : «Aujourd’hui, ils ne représentent que 19 % de nos acquéreurs, alors que d’habitude c’est au moins 25 % de nos ventes», constate Yann Jéhanno, président du réseau d’agences immobilières Laforêt.

La faute au niveau des taux de crédit immobilier toujours important et à la fiscalité qui pèse sur le logement : «Si l’on ajoute l’encadrement des loyers qui se développe dans les villes, les contraintes et autres risques liés à l’investissement locatif, comme les impayés de loyer, ça fait beaucoup ! Pour redonner de l’attractivité à l’investissement locatif, il faudrait une baisse des prix importante, susceptible d’améliorer le rendement des investisseurs», s’inquiète Loïc Cantin, président de la Fnaim.

La meilleure solution pour investir dans les mois à venir est d’acheter, retaper et louer des passoires thermiques. Ces biens notés E, F ou G au DPE (diagnostic de performance énergétique) seront bientôt interdits à la location et se vendent moins cher. Pour beaucoup de logements, la baisse de prix est supérieure à 10 %, rapportent les agents immobiliers. De quoi laisser le champ libre aux investisseurs qui ont les moyens de financer leur projet : «Il faut imaginer un placement immobilier sur le temps long, entre 15 et 20 ans. Si vous perdez la première année 3 ou 4 mois de loyers à cause des travaux, cette perte sera vite gommée à l’avenir. Le manque de bien à louer est tel que les risques de vacance locative sont minimes», rappelle Olivier Alonso, président du groupe Nestenn.

La suite est réservée aux abonnés
Abonnez-vous à Capital à partir de 1€ le premier mois
  • Accès à tous les articles réservés aux abonnés, sur le site et l'appli
  • Le magazine en version numérique
  • Navigation sans publicité
  • Sans engagement