
Ange, lecteur de Capital, nous adresse la question suivante : «Bonjour, j’ai 68 ans. Quel intérêt aurais-je à souscrire une assurance vie libellée sur un fonds en euros (hors unités de compte) avant mes 70 ans, sachant que mon épouse est ma seule légataire ? Ce placement me semble risqué dans la mesure où je serais amené à retirer partiellement ces fonds investis pour effectuer des travaux avant l’échéance des 8 ans. Merci.»
Bonjour Ange, et merci pour votre question. Elle permet de faire le point sur deux points essentiels : la fiscalité de l’assurance vie avant 70 ans, et son utilité lorsqu’on souhaite transmettre à son conjoint.
L’assurance vie avant 70 ans : un atout fiscal… sauf entre époux
Souscrire une assurance vie avant 70 ans permet, en principe, de bénéficier d’un régime fiscal particulièrement favorable à la transmission : chaque bénéficiaire désigné profite d’un abattement de 152 500 euros sur les capitaux transmis (primes et intérêts), puis d’une taxation à 20% jusqu’à 852 500 euros. Mais dans votre situation, cet avantage ne joue pas : votre épouse, en tant que conjointe survivante, est totalement exonérée de droits de succession, qu’il s’agisse de sommes issues d’une assurance vie ou du reste de votre patrimoine financier et immobilier.
Autrement dit, ouvrir une assurance vie avant 70 ans n’a pas d’intérêt fiscal particulier si votre épouse reste votre unique bénéficiaire. Ce type de contrat prend davantage sens lorsqu’il s’agit de transmettre à d’autres proches (enfants, petits-enfants, neveux, etc.). Ils peuvent bénéficier de l’abattement de 152 500 euros, bien supérieur à leur abattement «classique» dont ils profitent hors assurance vie. Pour cette raison, souscrire une assurance vie peut-être pertinent, si, sait-on jamais, vous souhaiteriez ajouter un ou une bénéficiaire d'ici à votre lointaine succession. La clause bénéficiaire peut en effet être modifiée à tout moment.
En outre, il s'agit d'un produit d'épargne polyvalent, pouvant vous permettre de financer un grand nombre de projets, y compris à court terme. Vous mentionnez le délai de huit ans, mais rien ne vous empêche de retirer une partie de votre capital avant cette échéance pour financer des travaux. Vous conservez bien la possibilité de récupérer votre capital à tout moment, sans pénalité. En revanche, vous serez, dans ce cas, imposé sur les gains retirés à hauteur de 30% (prélèvement forfaitaire unique - PFU -, ou flat tax).
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