Chaleur extrême, circulation différée, écoles fermées… La canicule frappe sévèrement l’ensemble du territoire. Cette vague suffocante a aussi des incidences sur le monde professionnel. A partir de ce 1er juillet, un nouveau décret renforce les obligations des employeurs, afin d'adapter au mieux les conditions de travail des salariés Concrètement, il s’agira d’ajuster les horaires pour éviter les pics de chaleur, de suspendre les tâches les plus pénibles et d’instaurer des temps de repos supplémentaires… Ces mesures visent notamment à protéger les employés soumis à des conditions de travail difficiles.

Pour les salariés qui officient en intérieur, nombreux ont la chance d’avoir l’appareil le plus recherché en période de fortes chaleurs : la climatisation. La question de la température dans les open spaces devient alors centrale. Deux courants de pensée s'opposent : les adeptes du grand froid et de l’autre, ceux qui prônent une utilisation plus modérée de la climatisation. Sur les réseaux sociaux, chacun y va de son commentaire, devenant même une question politique. S’affrontent alors la #teamclim et la #teamnoclim.

La climatisation est-elle obligatoire au bureau ?

Le Code du travail n’est pas clair sur la question puisqu’il ne prévoit pas de seuil maximal de température à respecter dans les bureaux. Bien que l’employeur ait de multiples obligations comme la mise à disposition d’eau potable et fraîche, veiller à ce que l’air soit renouvelé et ventilé afin d’éviter les élévations exagérées de température… Il n'est pas obligé d’installer un système de climatisation, cela reste optionnel.

De son côté, le gouvernement demande aux entreprises de limiter le recours à la climatisation à une température minimale de 26 degrés. L’Institut national de recherche et de sécurité (Inrs) - organisme généraliste en santé et sécurité au travail - rappelle, qu’en été, une «entreprise peut décider de n’activer la climatisation des locaux que lorsque la température des bureaux est supérieure à 26 degrés, là encore sans que cette mesure à elle seule ne soit considérée comme une modification importante des conditions de travail».

Au-delà des 26 degrés, les risques ne sont pas à négliger. L’association souligne que les fortes chaleurs peuvent entraîner une baisse de la productivité des salariés, une fatigue accrue, une déshydratation… L’Inrs considère qu'au-delà des 30 degrés, en cas d’activité dite «sédentaire», et 28 degrés pour une activité «légère», «la chaleur peut constituer un risque pour les salariés».

Climatisation au bureau : quelle température faut-il respecter ?

Alors, que faire quand la clim divise l’open space ? A quelle température mettre tout le monde d’accord ? Eh bien, l’Inrs s’est également prononcé sur la question. Pour le travail de bureau, lié à une activité physique légère, la température associée au confort thermique se situe généralement autour des 23 à 26 degrés en période estivale. Notez également qu’il est recommandé par l’organisme que l’écart de température entre vos bureaux et l’extérieur soit entre six et huit degrés maximum «pour éviter les désagréments en entrant ou en sortant».

Notez enfin, qu'au-delà d’un conflit entre collègues, en cas de fortes chaleurs, si un salarié estime que sa santé est mise en danger, il peut alerter son employeur ou les ressources humaines. A défaut de réponse adéquate, l’Inspection du travail - avec le soutien de la médecine du travail - peut être saisie. En dernier recours, il revient au juge d’évaluer si l’employeur a bien pris les mesures nécessaires pour adapter le poste et protéger le salarié.