
C’est une statistique inquiétante, qui devrait alerter les ressources humaines et dirigeants d'entreprise. Selon une étude publiée jeudi 19 juin par ADP Research, entreprise spécialisée dans la conception d’outils et la collecte de données à destination des RH, seulement 2 salariés français sur 10 affirment se sentir pleinement épanouis au travail. Cette enquête s’appuie sur les réponses de plus 1 000 salariés français interrogés au début de l’année 2025.
La France fait figure de mauvais élève dans ce domaine puisqu'elle compte le plus faible taux de salariés épanouis parmi les pays européens étudiés. «Un manque de relations de confiance avec les collègues ou les responsables, ou encore un sentiment de liberté et de flexibilité limité peut notamment expliquer ce manque d’épanouissement des salariés français au travail, explique Nela Richardson, cheffe économiste chez ADP. Il s’agit d’un enjeu majeur pour les employeurs : les collaborateurs surchargés et stressés sont généralement moins efficaces, moins productifs, et plus enclins à chercher un nouvel emploi.»
Les jeunes générations, souvent perçues comme exigeantes sur ces sujets, ne font pas exception. Bien au contraire. Chez les 18-26 ans, l’épanouissement chute à 13%, contre 20% pour les 27-64 ans. En parallèle, 23% des jeunes actifs se déclarent débordés. Un sentiment de surcharge qui ronge la motivation et alimente le désengagement. La génération Z, c'est-à-dire les personnes nées à la fin des années 1990, est également la plus sujette à la surcharge au travail (23%), contre 16 % chez les 55-64 ans.
Les salariés français parmi les plus stressés au monde
Seule bonne nouvelle de l’étude, le taux de français se déclarant stressés tous les jours au travail a largement baissé sur un an pour atteindre 11% en 2025, c’est 8 points de moins qu’en 2024. En revanche, près de deux tiers des actifs (64%) disent se sentir stressés au moins une fois par semaine, soit une hausse de 3 points par rapport à l’année précédente. La part des salariés déclarant un stress modéré, c’est-à-dire ressenti entre deux et six fois par semaine, est en légère baisse de trois points (25%).
Malgré ces améliorations, la France reste le troisième pays au monde parmi les 34 étudiés, ex aequo avec l’Argentine, où les travailleurs sont les plus nombreux à éprouver un stress quotidien, derrière le Japon (14%) et la Thaïlande (12%). A noter que les femmes déclarent un niveau de stress élevé supérieur à celui des hommes en France : elles sont 13% à affirmer ressentir du stress au quotidien, contre 8% pour les hommes.



















