Il est actuellement stable sur un an à 7,4%, mais il pourrait augmenter fortement en fin d’année. Ce sont les prévisions inquiétantes de l’Insee à propos du taux de chômage en France publiées mercredi 18 juin. Pourquoi ? Parce que tous les moteurs de l’économie française sont à l’arrêt, détaille Le Monde. Cela concerne aussi bien le commerce extérieur dans le rouge, que le taux d’épargne très haut, un manque d’investissement et surtout une consommation qui stagne. Résultat, l’économie française ne devrait pas dépasser 0,6% de croissance en 2025.

Un coup dur pour Bercy qui tablait sur une croissance de 0,9% en 2025 et qui avait déjà abaissé sa prévision à 0,7% en avril. C’est aussi la plus faible prévision depuis 2012, hors pandémie de Covid-19. Pourtant, comme le souligne La Tribune, le pouvoir d’achat des Français devrait être reboosté avec des prix plus bas et l’assouplissement de la politique monétaire de la BCE. «Malheureusement, la France évolue à rebours de ses voisins», précise le chef du département de la conjoncture à l'Insee, Dorian Roucher, qui pointe «le manque de confiance et l'incertitude (qui) bride l'effet de reprise».

Une prévision de 7,7% de chômage en fin d’année

Autre point, et qui pourrait jouer aussi sur le chômage : «la consolidation budgétaire (qui) pèse sur l’activité», ajoute Dorian Roucher. Pour rappel, le gouvernement doit trouver 40 milliards d’euros. En outre, la France n’a pas bénéficié, au contraire de certains de ses voisins, de l’empressement de certaines entreprises à vouloir constituer des stocks afin d’anticiper les droits de douane de Donald Trump. Un facteur qui pèse sur le commerce extérieur français, qui replonge, en particulier les exportations (-1,8%) au premier trimestre.

Quant au sujet du chômage, tiré vers le bas par les alternants, les voyants sont loin d’être au vert : «L’emploi salarié s’est nettement retourné depuis deux trimestres, l’économie française détruisant plus de 120 000 postes», note l’Insee, qui prévoit une baisse «de 90 000 postes supplémentaires d’ici la fin de l’année, aux deux tiers d’alternants».

Avec l’augmentation de la population active, «engendrée par la montée en charge de la réforme des retraites», le taux de chômage devrait donc atteindre 7,7% en fin d’année. En revanche, le salaire mensuel de base (SMB) réel devrait progresser de 0,9 % en 2025. Seul point positif, note l'institution, le repli de l'emploi permet à la productivité de se redresser. Or, un gain de productivité permet aux rémunérations d'augmenter, rappelle Le Monde.