Omniscient, omnipotent, parfois envahissant : on croise encore ce type de manager "roi du pétrole" dans les bureaux. Mais pendant la crise sanitaire, ces personnalités charismatiques ont souvent dû faire profil bas, s'apercevant que même leur pouvoir de séduction ne pouvait pas tout régler… "Pendant cette période, des dirigeants qui estimaient avoir réponse à tout ont été troublés au point d'avoir besoin d'être accompagnés, explique Hugo Manoukian, président de MoovOne (solutions de coaching digital). J'ai le souvenir d'un patron très expansif d'un groupe public qui a fini par avouer à ses équipes qu'il n'avait pas de réponse miracle et qu'il fallait traiter le problème collectivement."

Pour Raphaël H. Cohen, professeur et directeur de la spécialisation Entrepreneurial Leadership de l'Executive MBA à l'Université de Genève, la crise a mis en lumière quelque chose que l'on savait déjà : le charisme n'est pas, à lui seul, un modèle de management durable. S'il peut faire illusion quand tout va bien, il ne suffit pas à engager les salariés lorsque la situation se dégrade. Selon l'auteur des Leviers de l'engagement (Eyrolles), pour faire un bon leader, la bienveillance et l'équité valent plus que le charisme. "Je connais des dirigeants peu charismatiques, sans grand talent de communicant mais, sur la durée, ils obtiennent de l'engagement en prenant en considération l'intérêt des collaborateurs de façon équitable."

Aura digitale versus présentiel

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