Au moindre coup de canon effaroucheur tiré dans les champs voisins pour faire fuir les oiseaux lors des semailles, ils rouspètent. Ils se plaignent de l'odeur du purin à la saison de l'épandage. Ils se lamentent, en période de sécheresse, de ne plus avoir le droit de laver leur voiture quand les paysans continuent à arroser leur maïs.

A Saint-Viaud, commune rurale du pays de Retz, en Loire-Atlantique, le maire, Roch Chéraud, ne cesse d’encaisser les doléances des nouveaux venus des métropoles, attirés par le foncier moins cher, la proximité du littoral mais aussi des villes de Nantes et Saint-Nazaire. Plus au sud, au Pays basque, ce sont les habitants du cru qui ont déclenché les hostilités à coups de tags rageusement tracés au printemps dernier, lors du troisième confinement, sur les murs de Bidart ou d'Urrugne : "Parisiens, barrez-vous !" Sur les réseaux sociaux, cette habitante vitupère : "On les connaît, tous ces néoruraux qui viennent nous expliquer la vie et nous interdire la chasse, la pêche et la consommation de viande. Alors, au bout d'un moment, ça énerve !" Et si la greffe ne prenait pas entre les populations locales et ces salariés urbains chassés de leurs bureaux par la pandémie ?

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