«Faire avancer la lisibilité et la transparence des rémunérations répond à la fois à une attente des salariés, à une exigence réglementaire, et à un impératif d’égalité entre les hommes et femmes» pour Gilles Gateau, directeur général de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres). C’est sa principale conclusion, au regard de la dernière étude portant sur la perception de la rémunération par les salariés et menée par l’Apec et Terra Nova auprès de salariés du privé, dont les résultats ont été dévoilés ce mercredi 24 septembre. En effet, 49% d’entre eux considèrent les mécanismes afférents à leur rémunération comme «opaques».

Ce manque de clarté peut entraîner des frustrations chez les salariés : 41% estiment que leur entreprise n’est pas équitable dans la fixation des salaires à l’embauche. Plus frappant encore, 48% des salariés interrogés ressentent un sentiment d’injustice dans l’attribution des augmentations. Ces deux sentiments sont plus marqués chez les femmes, notamment dans l’attribution des augmentations : 52% d’entre elles considèrent qu’elles sont injustes.

Un rapport rémunération/investissement perdant pour les salariés

Bien que 57% des salariés interrogés se déclarent satisfaits de leur rémunération, c’est une satisfaction relative au vu du ressenti de leur apport à l’entreprise. En effet, environ un salarié sur deux considère sa rémunération comme faible par rapport à son investissement, ses compétences ou encore son expérience. Un sentiment exacerbé chez les seniors, puisque 60% des plus de 55 ans soulignent un manque de prise en compte de leur expérience.

Sur ce rapport rétribution/investissement, seuls les cadres se sentent davantage gagnants (36%) que perdants (27%). Contrairement aux ouvriers, employés et professions intermédiaires, une très forte proportion (41%) de cette dernière catégorie s’estimant lésée. Si les raisons de ce mécontentement sont en partie économiques, elles s’expliquent aussi par un manque de reconnaissance et d’appréciation des conditions de travail. Prévue pour 2026, la transposition en droit français de la directive européenne sur la transparence salariale apportera peut-être des solutions à ces problèmes.