
Le prix Nobel d’économie 2025 plaide pour le compromis eu égard à la situation politique dans le pays. Invité du journal télévisé de 20h de France 2, Philippe Aghion a balayé de nombreux sujets, mais il a surtout donné son avis sur la réforme des retraites. A la question de Léa Salamé, «faut-il suspendre la réforme des retraites ?», l’économiste et professeur au Collège de France a été clair : «Il faut arrêter l’horloge maintenant jusqu’aux élections présidentielles» et d’ajouter : «C’est évident qu’il faut le faire.»
Primé avec le Canadien Peter Howitt pour son travail sur «la théorie de la croissance soutenue par la destruction créatrice», Philippe Aghion a rappelé qu’on était à «62 ans et neuf mois» et qu’il fallait «stopper jusqu’aux présidentielles». D’ailleurs, contrairement aux avis d’anciens ministres ou de la Cour des comptes, selon lui «ça ne coûte pas très cher de stopper» et surtout, cela peut être «une ligne de consensus».
Philippe Aghion pas favorable à la taxe Zucman
Pour autant, le Nobel 2025 d’économie n’est pas favorable à un abandon complet de la réforme. «Ça ne veut pas dire que la réforme est supprimée», a martelé l’économiste sur France 2. «Si rien ne se passe, ça reprendra en 2027», a-t-il ajouté. Ainsi, le nouveau parlement et le nouveau président pourront décider d’une nouvelle loi. «On interrompt l’horloge pour un an (…) c’est la façon de calmer les choses», a souligné Philippe Aghion favorable à «un 63 ans, plus revoyure».
D’après lui, même Les Républicains et Laurent Berger étaient d’accord sur ce point. Au cours de cette même interview, l’économiste, aussi professeur à l’INSEAD, à la London School of Economics et à la Paris School of Economics, a également évoqué l’idée de la taxe Zucman qu’il rejette, car il ne veut «pas toucher l’outil productif» et «ceux qui cherchent à innover». Selon lui, il faut plutôt «taper» sur les holdings familiales où il y a «des abus».
Il a enfin exhorté «l’Europe à se réveiller», car «on décroche technologiquement face à la Chine et aux Etats-Unis depuis les années 1990». L’Europe doit également «revoir sa doctrine économique très rigide, mais sans perdre son modèle social».



















