
Sommaire
- Qu’est-ce que la retraite progressive ?
- Comment fonctionne la retraite progressive ?
- Qui a droit à la retraite progressive en 2025 ?
- Quelles sont les conditions pour bénéficier de la retraite progressive ?
- Est-ce intéressant de prendre une retraite progressive ?
- Comment demander sa retraite progressive ?
- Que faire en cas de refus de l’employeur ?
- Quel salaire ou quelle pension avec la retraite progressive ?
- Comment est calculé le montant de la retraite progressive complémentaire (Agirc-Arrco) ?
- Comment passer de la retraite progressive à la retraite définitive ?
Qu’est-ce que la retraite progressive ?
Dispositif de retraite progressive : principe
La retraite progressive est un dispositif qui permet à un salarié d’aménager la transition entre son activité professionnelle et la retraite complète, en réduisant progressivement son temps de travail tout en commençant à percevoir une partie de sa pension de retraite. L’idée est de passer progressivement d’une activité à temps plein à la retraite totale.
Retraite progressive pour les salariés du privé
La retraite progressive concerne les salariés du secteur privé, qui peuvent ainsi réduire leur temps de travail tout en percevant une partie de leur pension de retraite. Le dispositif concerne tous les actifs, y compris les ouvriers des établissements industriels, et peut faire l’objet d’une modification en cours de période si le temps partiel ou le pourcentage de cotisation évolue.
Lors de l’établissement du bilan de fin de carrière, le chef d’entreprise peut aussi décider de bénéficier de la retraite progressive afin de transmettre progressivement ses responsabilités.
Retraite progressive pour les fonctionnaires
Pour les fonctionnaires, la retraite progressive fonctionne sur le même principe : réduction du temps de travail et perception d’une partie de la pension. Cependant, elle s’applique aux agents titulaires de la fonction publique (d’État, territoriale ou hospitalière) et obéit à des règles spécifiques.
Comment fonctionne la retraite progressive ?
Objectifs de la retraite progressive
La retraite progressive permet à ceux qui le souhaitent de terminer leur carrière à travail à temps partiel, plutôt que de passer brutalement du travail à plein temps à la retraite complète. Cela peut être utile pour les salariés exerçant des métiers exigeants, ou pour ceux qui souhaitent progressivement s’adapter à un rythme moins soutenu.
Maintien des cotisations
C’est l’un des grands avantages de la retraite progressive, proportionnellement au temps travaillé : si un salarié passe de 100 à 50 % de temps de travail, ses cotisations sont ajustées en conséquence. Chaque trimestre cotisé pendant cette période contribue à calculer le montant de la retraite complète, ce qui permet d’éviter une baisse trop importante de la pension finale.
Certains salariés choisissent de travailler à demi-journées, ce qui permet de continuer à percevoir une partie de leur pension tout en maintenant leur activité.
Option de surcotisation
Pour ceux qui souhaitent optimiser le montant de leur future retraite, le salarié peut choisir de continuer à cotiser comme s’il travaillait à temps plein, même s’il exerce son activité à temps partiel. Cette stratégie permet d’augmenter la retraite définitive. Elle nécessite cependant une répartition financière prudente, car le salarié continuera de percevoir un salaire réduit.
Recalcul de la pension de retraite
À la fin, la retraite définitive est recalculée en tenant compte des périodes de travail à temps partiel, qui sont prises en compte au prorata. Les droits acquis pendant cette période viennent s’ajouter aux droits déjà accumulés. La révision peut inclure les trimestres supplémentaires validés par la surcotisation et intervient le 1er jour du mois suivant celui du changement.
Durée maximale de la retraite progressive
La retraite progressive peut durer jusqu’à deux ans, mais sa durée exacte dépend du régime de retraite (régime général, fonction publique, régimes complémentaires) et du taux de temps partiel choisi. Au-delà de cette période, le salarié doit soit revenir à temps plein, soit prendre sa retraite complète.
Qui a droit à la retraite progressive en 2025 ?
Salariés du secteur privé
Tous les salariés du secteur privé, qu’ils soient cadres ou non, peuvent accéder à la retraite progressive. Les cadres payés au forfait jours sont inclus, ce qui leur permet d’adapter leur charge de travail sans perdre le bénéfice de la cotisation retraite. Les artisans, commerçants et indépendants du régime général ou d’un régime spécifique peuvent bénéficier de ce dispositif.
Agents de la fonction publique et des régimes spéciaux
Depuis la réforme des retraites du 1er septembre 2023, la retraite progressive s’est étendue. Elle concerne désormais les agents titulaires de la fonction publique d’État, territoriale et hospitalière, ainsi que les agents des régimes spéciaux (ex. : SNCF, RATP, Électricité de France – EDF) peuvent également en bénéficier.
Professions libérales
Depuis la même réforme, certaines professions libérales peuvent désormais accéder à la retraite progressive : médecins, avocats, experts-comptables, architectes et autres professions réglementées, dès lors qu’ils sont affiliés à un régime de retraite compatible avec le dispositif. Ils peuvent ainsi continuer leur activité à temps partiel tout en percevant une pension.
Exclusions
Certaines catégories restent toutefois exclues de la retraite progressive :
- Les fonctionnaires exposés à des métiers très exigeants ou dangereux, comme les policiers, pompiers, aides-soignants ou militaires. Eux peuvent bénéficier de dispositifs pour partir à la retraite avant l’âge légal.
- En outre, les travailleurs qui ne remplissent pas la durée minimale de cotisation ou l’âge requis ne peuvent pas bénéficier du dispositif.
Quelles sont les conditions pour bénéficier de la retraite progressive ?
Retraite progressive : dès 60 ans à partir du 1er septembre 2025
Depuis la réforme des retraites de 2023 (et suite à un accord national interprofessionnel), l’âge minimum pour bénéficier de la retraite progressive est fixé à 60 ans pour tous les assurés (à compter du 1er septembre 2025). L’âge exact d’ouverture des droits dépend de l’année de naissance et est encadré par le Code de la Sécurité sociale, article L351‑1et suivants.
Nombre de trimestres à réunir
Autre condition, réunir au moins 150 trimestres (environ 37,5 ans), qu’ils soient cotisés, assimilés (maladie, armée…) ou rachetés. Cette durée est calculée en retenant les trimestres de tous les régimes auxquels vous avez été affilié. Cela garantit que la retraite progressive est accessible aux futurs retraités ayant déjà accumulé une carrière suffisamment longue.
Exercer une ou plusieurs activités à temps partiel
La loi stipule que la durée de votre travail à temps partiel doit être comprise entre 40 et 80 % de votre temps plein annuel. Son application répond ensuite aux conditions suivantes :
- La répartition de l’activité est libre : certains jours de la semaine ou quelques mois par an, tout est permis.
- Ce temps partiel peut déjà être en cours au moment de l’entrée en retraite progressive.
- Si vous travaillez déjà à temps partiel, par exemple, quatre jours par semaine, vous pouvez profiter du dispositif sans avoir à changer vos horaires de travail.
- Cette flexibilité permet d’aménager la fin de carrière selon vos envies et contraintes personnelles.
Est-ce intéressant de prendre une retraite progressive ?
Les avantages
La retraite progressive permet de continuer à percevoir une partie de son salaire tout en touchant une fraction de sa pension de retraite. La perte de revenus est donc limitée, ce qui facilite la transition financière entre le plein emploi et la retraite complète. Cela peut être particulièrement utile pour aménager un budget familial ou préparer des projets personnels.
Pendant cette période, vous continuez à cotiser pour la retraite de base et complémentaire. La pénalité de 10 % applicable au régime complémentaire Agirc-Arrco des salariés pour départ anticipé ne s’applique pas à la retraite progressive. Cela permet donc de percevoir une pension plus favorable.
Les inconvénients
Avec la retraite progressive, il est nécessaire de respecter la durée minimale de travail à temps partiel pour bénéficier du dispositif (entre 40 % et 80 % du temps complet). De plus, elle n’est pas automatique et requiert l’accord de l’employeur si le salarié demande un passage à temps partiel.
Les salariés qui travaillent moins cotisent moins pour leur retraite complémentaire. Cela peut entraîner une légère diminution de la retraite complémentaire finale, sauf si la surcotisation est choisie. Enfin, le passage à temps partiel entraîne une réduction proportionnelle du salaire.
Éviter les pièges de la retraite progressive
Pour décider si la retraite progressive est intéressante en fonction de votre situation, voici quelques conseils :
- Évaluez son impact financier : simulez le revenu total (salaire + pension partielle) et comparez avec votre budget.
- Vérifiez votre régime de retraite : la retraite progressive peut affecter plus ou moins la retraite complémentaire.
- Négociez avec votre employeur : le dispositif nécessite un accord écrit de sa part.
- Étudiez la possibilité de surcotisation : cette option peut compenser la baisse de cotisation liée au temps partiel.
- Anticipez les besoins à long terme : si vous prévoyez des dépenses importantes (santé, logement, voyages), vérifiez que la retraite progressive vous permet de les financer.
Comment demander sa retraite progressive ?
Contacter sa caisse de retraite
Première étape : contacter votre caisse de retraite, qui vérifiera votre éligibilité et vous fournira le formulaire officiel de demande de retraite progressive.
- Pour les salariés du privé : la CNAV (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse) et le régime complémentaire Agirc-Arrco.
- Pour les fonctionnaires : le service des retraites de l’État ou la caisse correspondante (IRCANTEC, RAFP, etc.).
- Pour les professions libérales ou les indépendants : la caisse spécifique à la profession (ex. CARMF pour les médecins, CNAVPL pour d’autres professions).
Demander l’accord de l’employeur
L’accord de votre employeur doit être obtenu avant l’envoi du formulaire de demande à votre caisse de retraite. Cela permet de joindre une attestation écrite ou un courrier de confirmation prouvant que l’employeur accepte votre passage à temps partiel dans le cadre de la retraite progressive.
Remplir le formulaire de demande
Le formulaire de demande de retraite progressive envoyé par la caisse de retraite comporte vos informations personnelles et coordonnées, mais surtout :
- la date d’effet souhaitée ;
- la durée prévue et le taux de temps partiel choisi (40 % à 80 %) ;
- le cas échéant, votre option de surcotisation ;
- une attestation de l’employeur pour confirmer votre accord sur le temps partiel.
Pour bénéficier de ce dispositif, il est parfois nécessaire de fournir une déclaration sur l’honneur attestant de sa situation et de son choix de passage à temps partiel.
Demande de retraite progressive en ligne sur Info Retraite
Depuis 2025, il est possible de demander votre retraite progressive en ligne grâce au service « Demander ma retraite progressive » sur votre espace personne du site Info Retraite. La procédure est identique. Le service en ligne permet également de suivre l’avancement de la demande, ce qui facilite la planification de la fin de carrière.
Transmettre la demande
Pour les salariés, la demande doit être envoyée à la caisse de retraite et à l’employeur au moins trois à six mois avant le début souhaité. Pour les fonctionnaires et régimes spéciaux, la demande est transmise uniquement à la caisse de retraite compétente. Conservez une copie de votre demande et de toutes les correspondances.
Décision et confirmation
La caisse de retraite vous communique la décision officielle et la date de début de la retraite progressive. Une fois approuvée, vous commencez à percevoir une part de votre pension de retraite en complément de votre salaire à temps partiel. L’employeur doit justifier tout refus par écrit.
Les droits au moment de l’entrée en retraite progressive sont calculés en fonction des cotisations déjà versées, et le pourcentage de la retraite perçue pendant cette période dépend du temps de travail réduit.
Que faire en cas de refus de l’employeur ?
Depuis la réforme des retraites 2023, l’employeur doit justifier tout refus de retraite progressive. Le dialogue, la médiation et, si nécessaire, le recours juridique permettent de défendre votre demande. En pratique, la plupart des refus peuvent être résolus par la négociation, surtout si l’employeur comprend l’intérêt pour les deux parties.
Quel salaire ou quelle pension avec la retraite progressive ?
Pendant toute la période où vous travaillez à temps partiel, vous touchez un salaire, plus une fraction de votre retraite, éventuellement décotée (25 % maximum) si vous ne justifiez pas de tous les trimestres. Le montant de la pension de base obéit à la règle de la proportionnalité :
- En travaillant 55 % de votre temps plein, vous touchez 45 % de votre retraite (100 – 55 %).
- En travaillant 70 % de votre temps plein, vous en percevrez 30 %.
Comment est calculé le montant de la retraite progressive complémentaire (Agirc-Arrco) ?
Dans les régimes complémentaires, le calcul est le même. Toutefois, si vous n’avez pas la durée d’assurance requise pour une retraite à taux plein, vous subirez une décote spécifique, qui dépendra de votre âge de départ et du nombre de trimestres acquis (entre 15 et 25 %). Lorsque vous arrêterez de travailler, vos pensions seront recalculées dans les conditions habituelles.
Comment passer de la retraite progressive à la retraite définitive ?
La retraite progressive est conçue pour permettre une transition douce entre activité professionnelle et retraite complète. Lorsque vous décidez de cesser totalement votre activité, vous entrez dans la phase de retraite définitive. Le passage se fait en plusieurs étapes.
Fin du travail à temps partiel
La retraite définitive commence lorsque vous cessez toute activité professionnelle. Il n’y a pas de durée minimale, le passage à la retraite complète peut se faire avant les deux ans maximaux si vous décidez d’arrêter. Si vous êtes déjà à temps partiel, la retraite définitive s’appliquera dès que vous quitterez totalement votre emploi, sans formalité supplémentaire.
Recalcul de la pension
Une fois la carrière terminée, la pension de retraite définitive est recalculée en tenant compte de vos périodes de retraite progressive. Les trimestres cotisés pendant le temps partiel sont intégrés et il est possible de majorer la retraite si vous avez choisi de surcotiser pendant votre période progressive. La pension définitive tient compte :
- de vos droits acquis avant la retraite progressive ;
- des cotisations versées durant votre temps partiel ;
- de tout complément éventuel par surcotisation.
Formalités à accomplir
Pour passer de la retraite progressive à la retraite définitive, vous devez d’abord informer votre employeur de la cessation totale d’activité, puis contacter votre caisse de retraite en fournissant les attestations de salaire et de cotisations. La caisse de retraite calcule ensuite la pension définitive et communique la date de début du paiement intégral de la retraite.


















