Les ZFE ne sont pas mortes, ou du moins pas encore. Car si la suppression des Zones à faibles émissions, ces espaces de circulation urbains interdits aux véhicules les plus polluants, avait été votée par l’Assemblée nationale en juin dernier, cette décision reste soumise à une ultime validation législative, lors d’une réunion de la Commission mixte paritaire, prévue dans les prochains jours. Une censure de la mesure, ou son aménagement, peuvent ainsi sortir tout droit du chapeau des représentants du Sénat et de l’Assemblée nationale réunis au sein de cette instance. Autre point d’incertitude : s’il y a pour l’instant volonté législative d’abroger, quelques grandes métropoles comme Lyon et Bordeaux, avec en cheffe de file la ville de Paris, pourraient faire cavaliers seuls, et décider malgré tout de maintenir leurs ZFE, via des arrêtés municipaux. Donc rien n’est encore joué pour ceux parmi les Français, comme parmi leurs représentants politiques, soucieux d’en finir avec ces restrictions.

Motards et automobilistes appelés à manifester contre les ZFE

Et c’est justement ce que craignent la Fédération française des motards en colère, le collectif Les #Gueux et la Ligue de défense des conducteurs. Ces trois associations appellent les automobilistes et les motards à manifester ce samedi contre le maintien des ZFE en France. En fait, tous les usagers de la route sont invités à les rejoindre quel que soit leur mode de transport. Selon la Fédération des motards en colère, de nombreux points de rassemblement sont déjà listés, notamment plusieurs à Paris, Nice, Rouen, Lyon, Vesoul, ou encore au Mans. D’autres pourraient encore émerger.

Cette mobilisation nationale ayant pour slogan «Liberté et solidarité : mobilité pour tous», rappelle toute la complexité de cette mesure, que ces associations jugent discriminatoire envers les ménages modestes, qui n’ont pas les moyens d’acheter une nouvelle voiture électrique. Le dispositif serait aussi, selon ses détracteurs, à l’origine de dépenses excessives de la part de l’État. Rappelons que depuis le 1er janvier 2025, 25 métropoles françaises ont instauré une ZFE. Résultat : plus de 12 millions de Français, propriétaires de véhicules badgés des vignettes Crit’Air 3, 4 et 5, sont exclus de certaines zones de ces villes. Les motards expliquent qu’ils contestent ce dispositif depuis 14 ans et que leur colère est d’autant plus forte que les deux-roues motorisés (2RM) ne sont pas censés êtres concernés par la loi «Climat et Résilience», les textes visant avant tout les véhicules à quatre roues.

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