Didier Chopin a bien failli composer une fraude d’ampleur sans fausse note… Mais il a vite été rattrapé par la tragique réalité. L’homme de 56 ans vendait du mousseux à base de vins bon marché venus d’Espagne et d’Ardèche, ensuite gazéifiés et aromatisés, puis vendus sous l’étiquette «champagne», rapporte La Dépêche. Une escroquerie professionnelle qui a été durement sanctionnée par le parquet de Reims, mercredi 11 juin En effet, pour le tribunal correctionnel de Reims, il s’agit d’«une fraude massive à l’échelle européenne» qui justifie des peines exemplaires.

Alors que le préjudice est estimé à 3 millions d’euros, le vigneron devenu faussaire encourt quatre ans de prison, dont un an ferme aménageable, ainsi qu’une amende de 100 000 euros, la confiscation de ses biens, et une interdiction définitive d’exercer dans le secteur viticole. Le parquet a également requis contre Karina Faye, épouse et complice dans cette affaire, deux ans de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende.

Didier Chopin partait «se planquer» au Maroc

L’escroquerie remonte à 2022-2023. Durant un an, Didier Chopin a produit dans l’Aisne son mousseux frauduleux. Selon l’enquête, plus de 800 000 bouteilles auraient été écoulées, alors que le Comité Champagne évoque des marques déclassées utilisées en violation des règles de l’appellation.

«J’ai fait de très grosses erreurs», a-t-il reconnu face à l’audience, mais n’a pas reconnu le nombre de bouteilles présentées, réduisant la vente à «500 000 ou 600 000 bouteilles, peut-être un peu plus». Il nie également toute volonté d’enrichissement personnel : «J’ai fait ça sous la pression d’un contrat avec la Scapest», une centrale d’achat des magasins Leclerc, à qui il avait vendu 200 000 bouteilles.

L’affaire judiciaire va se poursuivre. Un volet douanier, lié aux exportations, est programmé pour février 2026. Par ailleurs, une enquête distincte pour violences sexuelles, lancée après plusieurs plaintes d’ex-employées, est toujours en cours.