Il y a de quoi voir rouge, même sans dévorer de viande ! Selon les experts, l’élevage constituerait en effet l’un des premiers facteurs du réchauffement climatique, en générant près de 15% des émissions de gaz à effet de serre, ou en étant responsable de 70 à 90 % de la déforestation amazonienne. Ce n’est pas mieux côté santé : l'OMS (Organisation mondiale de la santé) a ainsi classé la viande transformée, et notamment la charcuterie, comme cancérogène probable pour l’homme. Tandis que l’Institut national du cancer recommande de limiter sa consommation de viande rouge à 500 grammes par semaine… ce qui correspondrait à une division par plus de trois de nos habitudes actuelles, estimées à 85 kilos par personne et par an, selon l’Agreste (service statistique du ministère de l'Agriculture).

Les consommateurs semblent d’ailleurs avoir reçu le message : si les végétariens ne représentent, selon FranceAgriMer, qu’une minorité de 2,2% de la population, un quart des Français se revendiquent comme flexitariens. « Et cherchent donc à diminuer leur consommation de viande, sans l’écarter complètement de leur régime alimentaire », rappelle Xavier Terlet, spécialiste de ces tendances au sein du cabinet Protéines XTC. Il faut dire que l’industrie se plie en quatre pour leur proposer des alternatives, susceptibles de leur fournir les neuf acides aminés essentiels que renferme la viande.

Le marché des protéines végétales, notamment, est particulièrement encombré. On connaissait déjà les précurseurs, tels l’américain Beyond Meat et l’espagnol Heura, ou encore Garden Gourmet, cette filiale de Nestlé devenue leader du marché dans l’Hexagone. Ou, à Carrefour, la marque Veggie, lancée dès 2015, et depuis élargie à Carrefour Sensation végétal, imitant nuggets, émincés ou steaks hachés.

Mais voilà que de toutes nouvelles start-up françaises viennent se frotter à ces mastodontes. C’est ainsi que HappyVore, lancé en 2019, bluffe avec ses steaks, ses merguez ou son chorizo faits de pois et de soja. Le vendéen La Vie, lui aussi créé en 2019, se positionne sur l’imitation de la viande de porc, pour créer des lardons et du bacon.

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