
C’était l’été dernier. À la veille de l’inauguration des JO de Paris 2024, une attaque simultanée sur 4 sites sensibles de la SNCF, notamment en Ile de France, avait failli faire dérailler le pays sous le regard du monde entier. Face à cette menace de sabotage, le groupe ferroviaire a musclé son dispositif de vigilance, notamment la nuit, quand la circulation diminue. En cette période estivale de transhumance, les opérations de surveillance du réseau se multiplient.
Comme celle à laquelle Capital a assisté, menée par une équipe de police ferroviaire, renforcée par des gendarmes et un pilote de drone chevronné. Une nuit de patrouille, en Seine-et-Marne, le long d’un tronçon de la ligne à grande vitesse sud-est.
300 heures de vols de sûreté par an
La filiale de SNCF Réseau en charge de ces opérations, Altametris, gère plus de 200 drones qui lui permettent déjà d’assurer 300 heures de vol de sûreté par an. Et cette vigilance va être accrue dans le futur. Les missions de surveillance se déroulent en général entre 22 heures et 6 heures du matin, quand la circulation est à l’arrêt sur les lignes à grande vitesse. Chaque vol de drone doit au préalable avoir fait l’objet d’une déclaration à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC).
Un petit bijou d’une quinzaine de kilos
Altamétris dispose de plusieurs types de drones, dont un vrai bijou aux allures de petit avion à hélice. D’une quinzaine de kilos et d’une autonomie de deux heures, l’appareil est capable de décoller en plein champ à l’aide d’une petite rampe. Il faut entre 10 et 30 minutes à l’équipe pour s’installer et être opérationnelle. Le drone est équipé d’une caméra infrarouge qui lui permet de repérer des individus ou des voitures à proximité des voies.
Des appareils invisibles et silencieux
A terre, le télépilote est installé dans une petite caravane et planifie le plan de vol du drone. Tout est automatisé. L’appareil envoie ses images en temps réel au pilote de drone qui peut signaler une présence hostile à une équipe de la sûreté ferroviaire en patrouille à terre. En volant à 120 mètres d’altitude, le drone est invisible à l’œil nu, imperceptible à l’oreille et permet un large rayon d’action. D’une durée de vie entre 5 et 10 ans, ce système complet (drone, logiciel embarqué, caméra…) coûte environ 200 000 euros.
30 000 km de voies ferrées à surveiller
Avec 3030 000 km de voies ferrées dont 2 800 de lignes à grande vitesse, le réseau français est l’un des plus étendus d’Europe. C’est pourquoi SNCF Réseau utilise de plus en plus de drones pour mener ses opérations de sûreté qui s’intensifient avec les grands départs en vacances. Bientôt, ces drones devraient être encore un peu plus grands pour élargir le périmètre de surveillance.
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