Ils sont 133 cardinaux à pouvoir prétendre succéder au pape François. Plus de deux semaines après la mort du jésuite argentin le 21 avril dernier à l’âge de 88 ans, les cardinaux électeurs - c’est-à-dire ceux âgés de moins de 80 ans -, se réunissent à partir de 16h30 ce mercredi 7 mai au Vatican à l’occasion du conclave qui doit désigner le prochain chef de l’Église catholique. Mais alors que plusieurs cardinaux font d’ores et déjà partie des favoris, les défis qui attendent le prochain souverain pontife sont grands. Voire même très grands, notamment en matière de finances.

En effet, bien que le Vatican fasse aujourd’hui partie des plus petits pays au monde doté d’un tout petit budget d’un peu plus d’un milliard d’euros annuel, reste que le Saint-Siège est aujourd’hui confronté à un déficit structurel de ses finances. Si son ampleur exacte demeure inconnue puisque le Vatican ne rend pas public ses comptes, selon les estimations ce dernier est estimé entre 50 et 70 millions d’euros par an, rapporte Radio France.

Baisse importante des dons ?

Mais alors comment expliquer de telles difficultés financières ? En effet, alors que le Vatican peut aujourd’hui se targuer d’avoir en sa possession un patrimoine artistique considérable composé de musées qui sont l’une de ses principales sources de revenus et d’un patrimoine immobilier considérable - il possède plus de 5 000 propriétés à travers le globe -, reste qu’une autre de ses sources de revenus, à savoir les dons, est en chute libre. Conséquence notamment de plusieurs scandales liés à des abus sexuels, en l’espace de vingt ans, les recettes ont diminué de près de moitié.

Surnommé le «pape des pauvres», le pape François a pourtant, dès le début de son pontificat, pris un ensemble de réformes pour tenter de limiter le plus possible ce déficit des finances. Pourtant, seule une a réellement abouti : celle de l’assainissement de la banque du Vatican, l’Institut pour les oeuvres de religion (IOR) qui a permis la suppression de près de 5 000 comptes considérés comme suspects. Quant aux frais personnels des cardinaux qui sont l’une des principales sources de dépenses du Saint-Siège, là encore, le pape François avait décidé de les limiter. Ainsi, outre leur obligation de payer désormais un loyer, les cardinaux ont vu leurs salaires diminuer. Mais il y a toujours du travail sur la planche pour tenter de ramener à l’équilibre les finances et nul doute que la question du budget devra être abordée comme l’un des défis à relever pour le prochain pape dans les années à venir.