Une incertitude économique réelle. Alors que la France traverse une crise politique inédite, ses conséquences traversent les frontières. La crainte d’une paralysie institutionnelle durable est présente selon les économistes. De quoi compliquer les efforts amorcés pour stabiliser les finances publiques ? Cette inquiétude est partagée, par le gouverneur de la Banque de France. «Traditionnellement, la France est la locomotive de l'Europe. Aujourd'hui, c'est le wagon de queue», déplore François Villeroy de Galhau, ce vendredi 10 octobre sur RTL.

«Au moment où on aurait besoin de la France pour tirer les trains, il ne faut pas qu’on s’installe dans la position du wagon de queue», a-t-il ajouté. Selon lui, cette crise politique doit rapidement prendre fin afin de résoudre le problème de la dette et du déficit : «L'incertitude a un vrai impact, parce que l'incertitude, c'est l'inverse de la confiance et c'est le pire ennemi de la croissance».

François Villeroy de Galhau n’entrera pas dans le nouveau gouvernement

A propos du budget 2026, François Villeroy de Galhau rappelle que s’il est primordial de réduire le déficit public, il est nécessaire d’éviter l’austérité. «Je crois qu'il faut d'abord agir via les dépenses, au moins pour les trois-quarts de la solution (...) pour des raisons pratiques», insiste le gouverneur de la Banque de France. «Comparé à nos voisins européens, nous avons à peu près le même modèle social qu'eux, mais il nous coûte beaucoup plus cher», ajoute-t-il, ce qui constituerait un écart total de dépenses d’environ 270 milliards d’euros.

«Le débat vient très vite sur l'impôt, mais le cœur de la solution, c'est les dépenses et ce n'est pas l’austérité», martèle François Villeroy de Galhau. Interrogé sur une éventuelle entrée dans le futur gouvernement, ce dernier a balayé cette hypothèse : «A chacun sa mission, la mienne est à la Banque de France».