
Les parents doivent-ils s’inquiéter ? Selon une dernière étude menée par l’INRAE, l’AP-HP et le CNRS publiée ce 23 juillet, et relayée par Sud Ouest, portant sur le lait maternel et infantile, des traces de dioxyde de titane ont été retrouvées en grand nombre dans des lots vendus dans le commerce. Parmi les éléments notables de cette étude, publiée dans la revue Science of the Total Environment : «100% des laits animaux (frais ou en poudre, issus de vaches, d’ânesses ou de chèvres)» contenaient du dioxyde de titane.
Ces laits sont aussi bien issus de l’agriculture biologique que de la conventionnelle. En outre, plus de huit laits infantiles sur dix, issus du commerce, du premier au troisième âge, bio ou non, en contenaient également. Mais plus inquiétant encore, des nanoparticules de dioxyde de titane ont été retrouvées dans «les laits maternels de dix femmes volontaires vivant à Paris ou en proche banlieue, à des taux variables». A noter que «certaines femmes présentent jusqu’à quinze fois plus de particules que d’autres».
Le dioxyde de titane présent dans de nombreux produits
Le problème, c’est que le dioxyde de titane est potentiellement cancérogène. Les auteurs de l’étude rappellent que ce composé d’oxygène et de titane est «massivement employé dans une multitude de produits du quotidien». C’est le cas des dentifrices, des crèmes solaires, des médicaments, des plastiques, du maquillage, du papier ou encore des peintures. Ses propriétés d’opacifiant et de colorant blanc dans l’alimentation faisaient fureur, mais l’E171 a été interdit justement dans l’alimentation, d’abord en France il y a cinq ans par mesure de précaution, puis deux ans plus tard dans l’Union européenne.
L’INRAE tient également à souligner que le dioxyde de titane a été classé cancérogène potentiel chez l’être humain par inhalation depuis 2006. Alors qu’il avait déjà été démontré que les nanoparticules présentes dans l’additif E171 traversaient le placenta, les auteurs de l’étude ont voulu mieux évaluer «l’impact de ce relargage massif du dioxyde de titane sur les êtres vivants» et «l’exposition réelle des animaux et humains», soulignent nos confrères.
Six millions à 3 900 millions de particules détectées
Au total, six millions à 3 900 millions de particules de titane ont été détectées par litre de lait infantile, ainsi que seize à 348 millions par litre dans les laits animaux. Si les nouveau-nés et les mères sont particulièrement exposés, ce sont les adultes en général qui le sont. Et ce, malgré son interdiction dans l’alimentation. Cette étude suggère donc «l’existence d’une contamination autre».



















