C’était il y a presque cinq ans. Le 4 juin 2020, Laura Savoye fait une chute de 50 mètres dans le massif de Belledonne (Savoie). Le début d’une autre vie, car la jeune femme va rester paraplégique, explique Le Parisien. Le début également d’un nouveau parcours du combattant pour cette femme aujourd’hui âgée de 25 ans qui ne parvient pas à se faire rembourser ses frais alors qu’elle a souscrit à un contrat Praxis à la MAIF. Sur son site, la MAIF explique que le contrat Praxis Solutions assure contre «les accidents de la vie courante, vous protège, ainsi que votre famille, de toutes les conséquences des accidents domestiques, sportifs, de bricolage, de loisirs ou scolaires».

Pourtant, comme elle l’a expliqué sur BFMTV, elle n’a à ce jour touché que 18 000 euros de son assurance alors qu’elle réclame pas moins de 235 000 euros. Comment est-ce possible ? Selon elle, il existe une collusion entre son assureur et le médecin expert qui s’est occupé d’elle. Elle a donc engagé un avocat et déposé une plainte pour corruption sous forme «d'entrave à la justice», indique Le Parisien. «Plein de postes de préjudices n’ont pas été appliqués», a-t-elle déploré sur BFMTV.

Son avocat dénonce une «corruption»

Car en réalité, cette somme aurait dû lui permettre de «vivre d’une manière saine, rembourser ses adaptations dans le logement, acheter du matériel pour vivre de manière la plus autonome possible». Après son accident, la jeune femme est revenue vivre chez ses parents dans un petit studio avec celui qui deviendra son mari. Une première fois, c’est ce dernier qui réalisera les aménagements par lui-même. Puis, le couple décide de déménager. Là encore, la MAIF ne peut pas l’aider pour financer l’achat. Toutefois, les aménagements doivent être pris en charge.

Des travaux sont entrepris par son mari et un rendez-vous est prévu avec le «régleur» en charge du dossier à la MAIF. Sauf que celui-ci va clore son intervention, car il apprend entre-temps que la jeune femme a engagé un avocat. Dans le même temps, après deux rendez-vous honorés avec le médecin mandaté par la MAIF, le troisième est finalement annulé. A aucun moment, la patiente ne va recevoir de notes techniques. «On se trouve face à un refus concerté, ce qui montre la servilité du docteur à l’égard de l’assureur», fustige son avocat auprès du Parisien, pointant du doigt une «corruption, car la décision de l’expert est influencée par son donneur d‘ordre».

La MAIF ne souhaite pas commenter

Sans «consolidation» du dossier, impossible de toucher les sommes dues. Aujourd’hui, la jeune femme a dû avancer tous les frais et attend en vain les remboursements. «En attendant que la justice passe et que l’assureur joue enfin son rôle, tout est bloqué», regrette-t-elle. Interrogée, la MAIF a fait savoir qu’elle a «mis en œuvre ses garanties contractuelles», mais qu’elle ne «prendra pas davantage la parole sur ce dossier pour des raisons de confidentialité de l’instruction». Selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), ces contrats de «garantie de la vie», souscrits par plus de 30 millions de Français, «manquent de clarté».