C’est un curieux calcul qui est en cours au Parlement, pour Édouard Philippe. Interrogé par BFM, le président d’Horizons considère que le projet de budget de l’État 2026 est incohérent. Selon lui, il est «improbable» que ce budget soit voté par les députés dans son «état actuel», alors qu’il est en ce moment examiné en première lecture à l’Assemblée nationale.

Pour l’ancien Premier ministre, le projet de budget actuel est un résultat de compromis et de manœuvres. «Certains ont obtenu ce qu’ils voulaient sur une mesure», explique-t-il à la chaîne, sans pour autant que la cohérence générale du texte soit conservée. Selon lui, une grande partie du budget a été défaite. Il en résulte donc un manque de clarté des principales lignes directrices. Édouard Philippe est donc peu optimiste sur son issue.

Un recul sur les retraites qui brouille le message

Édouard Philippe déplore également la suspension de la réforme des retraites, votée le 12 novembre dernier. Selon lui, la décision ne dit «pas la vérité aux Français», et résulte davantage d’une volonté de «se faire plaisir», sans assumer la réforme. Une réforme qui selon lui, bien qu’imparfaite, avait le mérite d’assumer une ligne directrice, qui par ailleurs, est celle de plusieurs autres Européens.

Mais le chef de file d’Horizons n’est pas seul à être très critique du budget dans son état actuel. Le groupe parlementaire Ensemble pour la République, la Droite républicaine, ou encore le Modem parlent d’un manque de sincérité de ce budget. Et bien qu’ils aient parlé de «compromis», ces mêmes groupes ne devraient pas pouvoir faire autrement, lors de la navette parlementaire, que de s’abstenir ou de voter contre les mesures pour la partie recettes à l’Assemblée nationale. Pour l’heure, il reste plus d’un millier d’amendements à voter sur cette partie. Dans le cas d’une impossibilité de voter cette partie recettes, le gouvernement pourra envoyer le texte au Sénat avec les amendements adoptés, sans vote. En cas de rejet, la version initiale du projet de budget serait envoyée au Sénat.