Capital: depuis quinze mois, vous êtes patronne de Banijay France, vous vous sentez comment dans ce nouveau costume?

Alexia Laroche-Joubert: Il était temps que je rende mon gant de productrice ! En dirigeant une holding, il y a toute une vision stratégique à trois, cinq ans, que je trouve passionnante, d'autant plus dans un monde en mouvement comme l'est actuellement l'audiovisuel. Il y a aussi la satisfaction d’être plus proche de l'actionnaire, d'échanger avec mes homologues internationaux sur leurs stratégies.

Le secteur est complexe, quel regard portez-vous sur les changements?

L'avantage des changements, c'est que j'aime ça. Nous, sociétés de production, sommes dans une situation qui est un petit peu différente de nos amis diffuseurs. Nous sommes des storytellers, des producteurs de contenus. Qu'on produise pour le linéaire, les streamers (Amazon, Netflix et les autres) ou pour YouTube, c’est le même métier.

Les médias, c’est un secteur qui fait beaucoup de bruit, mais c’est un petit secteur. En France, on a une dizaine de clients, et seuls 3 ou 4 clients sont en mesure d’investir réellement. C’est pourquoi, personnellement, je ne suis pas en faveur d'une consolidation. On a failli avoir la consolidation de M6 et de TF1. On aurait suivi évidemment si ça avait été fait. Néanmoins, là, c'est quand même plus intéressant pour nous d'avoir deux partenaires plutôt qu'un.

On a beaucoup parlé de la série «Culte» qui rend hommage au «Loft», quelle est votre feuille de route concernant la fiction?

Sur la fiction, nous sommes un nouvel entrant. La fiction est un axe stratégique qui nous permet de nous diversifier. Le but étant, à terme, d’avoir à peu près 30% en France de notre catalogue composé de fictions et 70% de flux. Nous sommes évidemment très contents des succès sur TF1 avec «Rivière-Perdue», «Brocéliande». Avec Apple, une énorme série produite par Dominique Farrugia qui s'appelle «Carême». Et bien sûr «Culte», qui raconte les coulisses de «Loft Story», un gros succès sur Amazon.

Ça fait quoi d’être la patronne de Nagui ou Cyril Hanouna?

(Rires) Alors moi je gère une holding, je ne suis ni la patronne de Nagui, ni la patronne de Cyril. Vous imaginez bien que j'ai, d'une part, trop de respect. Et puis, par ailleurs, ils n'ont pas besoin de moi pour ça. Non, moi ce que j'espère, c'est que ce que je dis souvent, c'est que je suis le parapluie en temps de pluie.

Avez-vous un fait d’armes dont vous êtes la plus fière?

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