Ce mardi 1er juillet, 16 départements français sont placés par Météo France en vigilance canicule rouge, avec des températures susceptibles de culminer à 40 ou 41 degrés. De quoi transformer nombre de logements mal isolés en véritables bouilloires thermiques dans les tout prochains jours. A l’horizon 2050, «ce sont plus de 80 % des logements français qui risquent de devenir des bouilloires thermiques, sous l’effet de la hausse annoncée des températures», redoute Hello Watt, une société spécialisée dans l’efficacité énergétique.

Météo France pronostique en effet une nouvelle hausse de la température annuelle moyenne en France, de 2,7 degrés, d’ici à 2050. Une température qui a déjà augmenté de 1,7 degré depuis les années 1990, rappelle Hello Watt. Or le parc de logements «demeure très mal armé» face au réchauffement climatique, s’inquiète la société, soulignant que près de 80% des diagnostics de performance énergétique (DPE) sont classés «insuffisants» ou «moyens» au titre de l’indicateur de confort d’été. «Plus d’un logement sur trois est noté insuffisant», insiste Hello Watt, qui a utilisé les bases de données de l’Agence de la transition écologique (Ademe).

Les départements les plus à risque de bouilloires thermiques en 2050
Les départements les plus à risque de bouilloires thermiques en 2050 © Hello Watt

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Vaucluse, Gard et Lot en tête de liste

En multipliant la proportion de logements mal classés en matière de confort d’été par le nombre de jours susceptibles de devenir très chauds en 2050, l’entreprise a élaboré une carte des 10 départements risquant de compter la plus grande part de bouilloires thermiques à cet horizon. Logiquement, tous sont situés dans le sud du pays. Les trois départements qui arrivent en tête – le Vaucluse, le Gard et le Lot – devraient voir le nombre de journées très chaudes sur une année doubler d’ici à 2050, pour atteindre 12 jours, selon Météo France Climadiag. Parallèlement, dans ces territoires les plus menacés par la chaleur, trois logements sur quatre présentent déjà un indicateur de confort d’été insuffisant ou moyen. Ce qui «place leurs occupants en première ligne de la précarité énergétique estivale», déplore Hello Watt.

Mais il y a fort à parier que les bouilloires énergétiques sont en réalité encore plus nombreuses dans ces départements. Pour la simple raison que la fiabilité de l’indicateur de confort d’été «est très contestée», regrette Hello Watt, pointant du doigt des «algorithmes incomplets, des logements non évalués et une méthodologie qui néglige des paramètres essentiels, comme la localisation ou l’inertie thermique». D’après une étude publiée il y a un an par les cabinets Pouget Consultants et Ignes, une révision de l’indicateur d’été ferait basculer 90% du parc français de logements dans la catégorie insuffisant ou moyen !

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Fiabiliser l’indicateur de confort d’été du DPE

Une lacune qu’Hello Watt juge «d’autant plus problématique que certains logements, pourtant bien classés au DPE sur le plan hivernal, offrent un confort d’été médiocre». «Un logement peut afficher une note B au DPE et pourtant devenir invivable en été. Cela crée une vraie incompréhension chez les particuliers, qui finissent par ne plus faire confiance à l’outil», s’alarme Pierre-François Morin, directeur de l’activité de rénovation énergétique d’Hello Watt. Pour qui «il est urgent de rendre le DPE plus fiable et cohérent avec les enjeux climatiques». Le ministère du Logement devrait proposer cet été des pistes d’amélioration de la prise en compte de la chaleur estivale dans le DPE.

En attendant, il existe déjà des solutions concrètes pour améliorer le confort d’été des logements, rappelle Pierre-François Morin. A commencer par l’isolation des murs et des toits avec des matériaux biosourcés à fort déphasage thermique, c’est-à-dire capables de retarder la pénétration de la chaleur dans la paroi. Comme la laine de bois, qui retarde l’entrée de la chaleur d’environ huit heures, soit deux fois plus que le polystyrène expansé, ou la laine de coton Nita-Cotton, qui offre une durée de déphasage de cinq heures.

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Occultation et clim réversible

Deuxième solution, l’installation d’occultations extérieures sur les fenêtres. Une fenêtre équipée de volets réduit les apports solaires de 85%, assure Hello Watt, qui la considère comme «la technique la plus simple, la moins énergivore et la moins chère pour abaisser de 2 à 5 °C la température intérieure».

Enfin, la société conseille de recourir à un système de climatisation réversible, qui rafraîchit le logement en été et le chauffe en hiver. A l’image des pompes à chaleur air-air, qui captent les calories extérieures et les restituent dans le logement sous forme de chaleur ou de fraîcheur.