
Les ETF s’imposent aujourd’hui comme un support d’investissement incontournable. 2024 a été une année record avec 247 milliards d’euros de flux, dépassant le précédent record de 159 milliards d’euros en 2021 selon Morningstar. Ils séduisent par leurs coûts réduits, mais aussi par leur facilité. En effet, les ETF indiciels consistent à répliquer à l’identique la performance d’un indice de référence, comme le S&P 500, le MSCI World ou encore le CAC 40. L'idée sous-jacente est que les marchés sont suffisamment efficients, rendant inutile toute tentative d’un gérant de battre le marché à long terme. Ainsi, le tracking error (l’écart de performance entre le fonds et l’indice) est souvent très faible : il est par exemple de 0,0 % sur trois ans pour le MSCI World*.
Pourtant, malgré cette apparente simplicité et l’effet «panier» recherché, la diversification qu’offrent certains ETF peut s’avérer trompeuse. Alors que le MSCI World est censé représenter 85% de la capitalisation boursière mondiale, il est dominé à 70% par des valeurs américaines, ce qui expose de fait l’investisseur de manière surpondérée au marché US. Pire encore, les 7 premières valeurs (Apple, Microsoft, Nvidia, etc.) pèsent pour 20% de l’indice, tandis que Nestlé, première valeur non américaine, ne dépasse pas 0,058%. Même constat pour le S&P 500 : les fameuses «7 Magnifiques» captent près de 30% de l’indice. Le résultat ? Un déséquilibre majeur qui laisse peu de place aux acteurs de taille plus modeste.
L'effet boule de neige des ETF : les leaders toujours plus dominants
Ainsi, aujourd’hui, chaque nouvel investissement dans un ETF profite d’abord aux entreprises à forte capitalisation. C’est le mode de fonctionnement même de l’ETF - la réplication d’indice pondéré par la capitalisation - qui entraîne cet effet boule de neige : plus une entreprise pèse dans l’indice, plus elle recevra de capitaux… lui permettant d'asseoir plus encore sa suprématie boursière. Une mécanique accentuée par les stratégies ESG (Environnement, Social et Gouvernance) : les entreprises déjà très capitalisées, ayant les moyens de se doter de politiques ESG robustes, ressortent majoritairement gagnantes de ces filtres, au détriment de sociétés plus modestes.
A l’inverse, cette mécanique affecte négativement les petites capitalisations et les marchés émergents. Les small caps, traditionnellement plus volatiles - mais aussi historiquement sources de surperformance à long terme -, peinent à attirer les capitaux indiciels ces dernières années. «Vampirisées» par les plus grosses capitalisations, leur place se réduit progressivement dans les portefeuilles indiciels. Les petits émetteurs doivent désormais délivrer des résultats exceptionnels pour espérer augmenter leur poids dans les indices. Et les ETF dédiés aux small caps, trop petits en flux, ne permettent pas de compenser cet effet de surpondération sur les ETF les plus connus.
Comment rééquilibrer son portefeuille ?
Un premier niveau de réponse se trouve dans la diversité des ETF existants sur le marché : les ETF équipondérés permettent de gommer l’effet de surpondération, les ETF actifs intègrent une dose de gestion active sur une base de gestion passive, dans l’objectif de surperformer l’indice de référence ; enfin, les ETF sectoriels et thématiques, qu’ils soient passifs, équipondérés ou actifs, permettront des investissements ciblés sur un secteur spécifique de l'économie ou sur les tendances de long terme… Autant de possibilités de rééquilibrer son portefeuille.
Mais la diversification réelle passe aussi par la diversification au niveau des modes de gestion. Si les ETF reposent sur l’idée que les marchés sont efficients sur le long terme, la gestion active permet quant à elle de s’adapter à des conditions de marché mouvementées, et de limiter les pertes - voire de créer de la performance - sur des marchés baissiers, ou encore de profiter d’opportunités de court terme. Ainsi, combiner plusieurs modes de gestion dans un portefeuille est une stratégie souvent gagnante.
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* Selon le rapport 2024 MSCI



















