
C’est une tendance à prendre très au sérieux. Si dans l’esprit de nombreux Français, certains contribuables quittent le pays pour payer moins d’impôts, une autre pratique s’impose actuellement : celle d’aller vivre ailleurs… pour en payer davantage. «Moi j'en ai aujourd'hui qui partent en allant dans un pays où ils vont payer plus d’impôt», confie Olivier Janoray, avocat associé au cabinet Duroc Partners et membre du Cercle des fiscalistes, auprès de nos confrères de BFM TV.
En effet, en raison de l'instabilité politique et fiscale en France depuis la dissolution de l’Assemblée nationale au mois de juillet 2024, des contribuables privilégient «un pays où la pression fiscale est plus forte. Parce qu'ils ont passé le Rubicon du ras-le-bol», affirme l’avocat d'affaires spécialisé dans la fiscalité personnelle et patrimoniale. «Ils paient plus d'impôt mais avec la certitude que l'année prochaine ils paieront le même impôt, dans cinq ans le même et dans 10 ans, dans 15 ans», ajoute-t-il. Par exemple, en Suisse, l’impôt sur la fortune est, certes, plus élevé qu’en France mais les taxes n’ont pas vocation à évoluer sur le long terme.
Les personnes âgées de 50 à 60 ans peuvent plus facilement s’expatrier
Ainsi depuis plusieurs mois, les débats sur le budget 2026 ont fait émerger «un sentiment de défiance» dans l’esprit de certains contribuables, notamment à travers les réflexions sur l’augmentation d’impôts comme la taxe sur les holdings ou encore un nouvel impôt sur la fortune immobilière. «Ils en ont marre d'être toujours la cible dès qu'il y a un problème et d'être confronté à cette incertitude», assure l’avocat fiscaliste.
Selon Olivier Janoray, les profils éligibles à un départ de la France sont ciblés. Il s’agit surtout de personnes âgées de 50 à 60 ans, qui ont une activité professionnelle plus diffuse et dont les enfants sont étudiants. En revanche, celles ayant une activité professionnelle en France ou des enfants en bas âge n’ont pas nécessairement vocation à quitter le pays.


















