Votre tranche est à 41% si la fraction de votre revenu imposable, pour une part, est comprise entre 83 988 et 180 648 euros et à 45% au-delà de 180 648 euros selon le barème de l’impôt 2025 sur les revenus 2024. «Si vous atteignez la tranche d’imposition à 41% ou même celle à 45%, alors il n’y a pas de question à vous poser, il faut utiliser les dispositifs de déduction d’impôts. Commencez par le plan d’épargne retraite (PER)», recommande Benoît Berchebru, directeur de l'ingénierie patrimoniale chez Nortia. Si vous pouvez vous le permettre et que vous n’avez pas besoin de l'argent versé d’ici votre retraite, placez-y le maximum. Le plafond de versement pour 2024 pour un salarié est de 35 194 euros. Dans ce cas, l’économie d’impôts est de 14 430 euros si vous êtes dans la tranche à 41% et de 15 837 euros dans celle à 45% ! Pour les indépendants, c’est encore plus. Et vous pouvez utiliser vos plafonds de versements non utilisés des trois années précédentes, ainsi que ceux de votre conjoint éventuellement.
Pensez au déficit foncier
Peut également se poser la délicate question des revenus fonciers, à savoir les loyers que vous encaissez sur vos logements nus mis en location ou sur vos SCPI en rendement. Ces revenus-là sont matraqués fiscalement : ils sont taxés dans votre tranche d’imposition à l’impôt sur le revenu, à quoi il faut ajouter les 17,2% de prélèvements sociaux, soit une taxation totale qui peut aller jusqu’à plus de 62% ! «Pour gommer ce type de revenus, il faut créer du déficit foncier, c'est-à-dire effectuer des travaux dans vos logements. Et si vous n’en avez pas le temps ou l’envie, alors vous pouvez opter pour les SCPI de déficit foncier», préconise Guillaume Berthiaux (Sofidy).
Autre solution, mais qui nécessite de passer chez le notaire : faire une donation temporaire d’usufruit d’un ou plusieurs de ces logements ou de votre portefeuille de SCPI, à l’un ou à plusieurs de vos enfants, par exemple. Vous restez propriétaire, mais le bénéficiaire reçoit les loyers. S’il est étudiant, il ne paie pas d’impôt dessus – vous non plus puisque les loyers lui ont été cédés. Il est souvent plus malin de procéder ainsi que de leur verser une pension alimentaire.
Les groupements forestiers et le Girardin, des moyens efficaces pour défiscaliser
Si après tout cela vous avez encore une grosse cotisation d’impôts à payer et que vous avez encore les moyens d’investir, complétez avec les réductions d’impôts. Ici, les groupements forestiers d’investissement peuvent être particulièrement recommandés : vous achetez des parts investies dans les forêts (à partir de 5 000 euros), en échange d’une conservation de cinq ans et d’une réduction d’impôts de 18%. Mieux, vos parts n’entrent pas dans l’impôt sur la fortune immobilière, et elles bénéficieront d’un abattement de 75% en cas de décès et de succession. «Un triptyque fiscal intéressant», selon Guillaume Berthiaux.
Enfin, vous pouvez aussi vous tourner vers le Girardin industriel, un pur produit de défiscalisation. Vous achetez via une société spécialisée du matériel qui sera loué à des entreprises des DOM-TOM. Mais vous n’en voyez jamais la couleur, c’est un investissement à fonds perdu : en fait, vous achetez une… réduction d’impôts ! «Quand vous versez 100 euros, vous bénéficiez d’une réduction d’impôts de 110 ou de 115 euros selon le taux appliqué (10 ou 15%)», explique Jérôme Devaud, directeur général d’Inter Invest. «Au-delà de 15%, c’est plus risqué, et cela vous expose à des redressements fiscaux douloureux», dit Alain Polo, conseiller en gestion de patrimoine indépendant à Metz (57). Le plus difficile ? Choisir un acteur sérieux !
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