«Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier» : le célèbre adage de l'investisseur consciencieux a retrouvé ses lettres de noblesse à l'occasion du krach boursier déclenché par les annonces de Donald Trump le 2 avril dernier. Le moment a en effet été moins dur à passer pour les investisseurs qui avaient diversifié leurs positions sur plusieurs zones géographiques et différents secteurs.

Mais ce qui s'applique aux actions vaut aussi pour un patrimoine financier au complet : les détenteurs d'un peu d’or, de Bitcoin, d’actifs non cotés ou d'immobilier ont tendance à mieux encaisser les chocs que les investisseurs concentrés une seule classe d'actifs, comme les actions. Faut-il alors donner à ces placements minoritaires une place plus importante, en raison, notamment de leur performance actuelle (+26% pour l'or depuis 6 mois) ?

L'or et le Bitcoin font de l'œil aux investisseurs

«Pourquoi pas, mais il ne faut pas se tourner vers n’importe quoi, prévient Géraldine Métifeux, associée gérante chez Alter Egale, conseil en gestion de patrimoine. Ces placements moins traditionnels sont aussi le terrain de jeu des arnaques.» Dans une allocation patrimoniale classique, la poche de diversification doit rester, selon notre invitée, limitée à 5% du portefeuille tout au plus. «Ce sont des actifs qu’on espère revendre avec une plus-value, mais qui ne produisent souvent pas de rendement. Cela doit rester marginal, en fonction de son appétence au risque et de ses besoins de liquidité», souligne Géraldine Métifeux.

Même prudence du côté de Souleymane-Jean Galadima, co-fondateur et directeur général de Sapians : «Les grands gérants d’actifs consacrent généralement de 5% de leur allocation à ces actifs alternatifs. Ils sont le plus souvent utilisés pour doper la performance de l'ensemble du portefeuille, mais ils ne peuvent certainement pas être les piliers d’un patrimoine, en raison de leur grande volatilité.» Cela vaut pour les matières premières comme l’or - même s'il vole de sommet en sommet - mais aussi pour le Bitcoin. Selon notre invité, il reste cependant important de détenir un peu de cet «or numérique» en portefeuille «car il s'agit d'un actif en plein essor, pas inflationniste, qui s'institutionnalise, et qui est désormais présenté comme stratégique par l'administration américaine et certains grands gérants d'actifs».

Reste la catégorie des placements plus «atypiques», comme le vin, les forêts, les œuvres d'art, les voitures de collection… Pourquoi pas en inclure un zeste dans votre poche de diversification, notamment pour des motivations fiscales : «Allouer 1% ou 2% à un investissement plaisir, pourquoi pas», concède Souleymane-Jean Galadima. A condition, toujours, de se méfier des promesses trop belles pour être vraies.

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