C’est la mesure-choc des orientations présentées par François Bayrou dans le cadre du budget 2026 : la suppression de deux jours fériés, possiblement le lundi de Pâques et le 8 mai. Cette mesure, visant à réduire le déficit public, pourrait permettre d’engranger 4,6 milliards d’euros selon le gouvernement. Et si ses modalités d’application restent floues, la mesure est déjà très impopulaire auprès des Français et qualifiée de ligne rouge par l’opposition, du Rassemblement national à la CGT. Pourtant, selon la ministre chargée des Comptes publics, il va bien falloir «travailler plus nombreux et tous un peu plus».

Un discours étayé mercredi soir par la porte-parole du gouvernement sur BFMTV. Sophie Primas a d’abord rappelé qu’en France, «on travaille en moyenne cent heures de moins que les Allemands» et surtout que certaines catégories comme les fonctionnaires, les salariés du privé, «ne travaillent pas assez». Raison pour laquelle le gouvernement réclame «un effort de 0,5% de temps de travail». «C'est un effort, je le reconnais, mais qui permettra de participer à l'effort collectif», a mis en avant la porte-parole du gouvernement.

Les administrations et les écoles resteraient ouvertes

Le gouvernement demande donc aux Français de travailler plus sans gagner plus ? «C’est un effort qui ne sera pas valorisé, mais qui permettra de participer à l'effort collectif en créant de la valeur», a martelé Sophie Primas au micro de BFMTV. Le gouvernement espère créer entre 0,25% et 0,5% de valeur sur la croissance, soit environ quatre milliards d’euros et donc «nourrir la croissance française et avoir des recettes fiscales».

La porte-parole du gouvernement a confirmé que les entreprises devraient apporter une contribution à l’Etat, comme le lundi de Pentecôte. Toutefois, la mesure devrait être plus claire, car «la journée de solidarité n’a pas été obligatoire» et «on n’y comprend pas grand-chose, avec un résultat (qui) n’est pas celui escompté».

Avec ces jours fériés en moins, si le budget 2026 est approuvé, le gouvernement demandera donc au service public de travailler ces jours fériés, mais également aux écoles de rester ouvertes. Enfin, Sophie Primas s’est réjouie que «les marchés financiers accueillent plutôt favorablement l'architecture du budget». Il faut par ailleurs, d’après la porte-parole du gouvernement, «entamer un redressement de nos finances pour ne pas tomber dans une notion de dépendance aux marchés financiers».