Les droits de douane annoncés par Donald Trump n’en finissent pas d’inquiéter. Face à une crise commerciale mondiale, les principaux indices boursiers asiatiques ont dégringolé alors que la plupart étaient fermés vendredi 4 avril. Hong Kong a perdu par exemple 13%, son pire score depuis près de trente ans. De quoi faire craindre un véritable lundi noir sur les places boursières, d’autant que la Bourse de Paris dévissait ce matin de plus de 5%. Invitée de «Bonjour ! La Matinale TF1», la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a d’ailleurs jugé qu’il était «assez probable» que le CAC 40 suive «cette même tendance» en clôture lundi soir.
Mais plus globalement, cette guerre commerciale lancée par Donald Trump va impacter de nombreux pays : «Nous savons que la contraction du commerce international va entraîner des récessions dans tous les pays», a souligné la porte-parole du gouvernement, évoquant au moins de «moindres progressions» ou de «moindres croissances». Cependant, face à cette «crainte internationale», Sophie Primas rappelle que la résistance s’organise, à l’image de la Chine qui «est en train de répondre très fortement» et de l'Europe qui «se prépare à répondre».
La croissance française pourrait baisser de 0,3 à 0,5 point
Plus tôt ce lundi matin, le commissaire européen, Stéphane Séjourné, assurait qu’il allait y avoir «une riposte». Il évoquait par exemple le retrait de «l’ensemble des entreprises américaines des marchés publics européens», même s’il faut encore procéder à des arbitrages. Si le risque de récession est présent et que la «contraction du commerce n'est pas bonne pour la croissance mondiale», confie Sophie Primas, cette dernière écarte une récession française. Néanmoins, le gouvernement planche désormais sur une croissance «probablement inférieure de 0,3, 0,4, 0,5%».
Pour rappel, alors que la France tablait sur une croissance de 0,9%, le gouverneur de la Banque de France avait remis en question ce chiffre la semaine passée : «Nous voyons une croissance ralentie à +0,7 % cette année», évoquait François Villeroy de Galhau, notamment à cause de ces nouveaux droits de douane américains. Un état de fait confirmé par Sophie Primas sur TF1 : «Ça va être assez difficile de rester sur 0,9% quand, dans le monde entier, les croissances vont être plus affaiblies.»
L’Europe ne «s’interdit» aucune mesure de rétorsion
Quelles ripostes ? «Les services numériques font partie des éléments de réflexion», confirme la porte-parole du gouvernement, pour qui l’Europe «ne va s’interdire aucune mesure de rétorsion». Et d’ajouter : «L’Europe est à l’œuvre, elle réfléchit à toutes les possibilités, y compris les financières et bancaires.»
Pas une bonne nouvelle non plus pour le futur Budget, déjà qualifié de «budget cauchemar» par Sophie Primas avant ces annonces. Le gouvernement devra en effet mettre l’accent sur la réduction des déficits publics, y ajouter le nouvel objectif sur la défense et donc ces freins (les taxes douanières, ndlr) sur la croissance. «Il va falloir travailler en profondeur ce budget», reconnaît Sophie Primas.
