Un budget 2026 à haut risque. François Bayrou a dévoilé ce mardi 15 juillet son plan pour redresser les finances publiques, avec un objectif annoncé de 43,8 milliards d’euros d’économies. Parmi les mesures mises sur la table : la suppression non pas d'un mais de deux jours fériés, à l’instar du lundi de Pentecôte. Le Premier ministre a appelé «toute la nation» à travailler plus. Le locataire de Matignon a cité, «comme exemple», le 8-Mai et le lundi de Pâques. «Ce sont des propositions», a-t-il insisté. Selon lui, cette mesure permettrait de rapporter «plusieurs milliards» au budget de l'Etat.

Mais les Français sont-ils prêts, de nouveau, à faire une croix sur deux jours fériés ? La mesure ne fait pas l’unanimité, comme le montrent les témoignages recueillis par nos confrères de RMC ce mardi. «Je n'ai pas non plus énormément de vacances, donc c'est un peu ce qui me freinerait. C'est vrai que je suis un peu attachée à mes petits jours fériés et mes week-ends», confie Aude, une Bordelaise. Pour Jean-Luc aussi, patron d’une société dans le bâtiment, l’idée est vue d’un mauvais œil. «Je me vois mal leur dire (à ses salariés, Ndlr) "écoutez, on vous enlève un jour", à un moment donné, je trouve ça un petit peu abusé», estime-t-il. «On travaille pour soi-disant renflouer les caisses, mais on ne sait même pas où va cet argent», ajoute-t-il.

«Tout dépend où va l’argent»

Certains salariés interrogés se disent toutefois ouverts à travailler un jour férié, mais à condition que l'argent soit bien utilisé. «Je suis pour, mais après tout dépend où va l’argent», explique un homme au micro de RMC. «Renflouer, pourquoi ? Si c'est pour renflouer le budget de l'Etat pour du fonctionnement, et donc des repas qui sont plus majestueux, non. Si c'est pour investir dans l'éducation, pourquoi pas», renchérit une femme.

Si l’idée de supprimer un jour férié divise, elle pourrait néanmoins produire des effets positifs. «Ça peut avoir un impact mécanique notamment sur les recettes», explique Sylvain Bersinger, chef économiste au cabinet Asterès. «C'est assez mécanique : y a plus de croissance, plus d'argent qui rentre dans les caisses de l'Etat, donc il y a moins de déficit public», poursuit-il.

Instituée en 2004, la journée de solidarité – souvent fixée au lundi de Pentecôte – rapporte aujourd’hui plus de 3 milliards d’euros par an. Elle sert à financer l’autonomie des personnes âgées et en situation de handicap.