La question du temps de travail légal reste un sujet sensible, régulièrement remis sur la table. Jeudi soir sur LCI, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a relancé le débat en se disant favorable «à titre personnel» à la suppression des 35 heures. Elle s’est déclarée «clairement» en accord avec le député Renaissance Mathieu Lefèvre, qui avait plaidé plus tôt dans la journée pour une plus grande liberté des entreprises en matière d’organisation du temps de travail.

«S’il y a des entreprises qui ont besoin de plus de 35 heures et que leurs salariés sont d’accord, faisons-le», avait lancé l’élu sur TF1, appelant à tourner la page de cette réforme emblématique du gouvernement Jospin. Une position soutenue par Sophie Primas : «A titre personnel et comme membre de LR, oui, clairement, je partage son point de vue», a-t-elle affirmé. Elle a toutefois nuancé son propos en s’interrogeant sur l’opportunité de relancer ce débat dans le contexte actuel : «Le moment de le faire ? Nous avons cette Assemblée [nationale] dans laquelle il n’y a pas de majorité

«Aujourd’hui, on paie cette décision des 35 heures»

Pour elle, un tel chantier ne pourrait aboutir qu’à condition d’élargir le dialogue politique : «Il faut avoir ce dialogue avec l’ensemble des partis politiques du 'socle commun' [qui participent au gouvernement], mais élargi, naturellement, pour obtenir une majorité.»

Revenant sur la mise en place des 35 heures à la fin des années 1990, la porte-parole du gouvernement a jugé que cette réforme avait été contre-productive. Elle n’a pas hésité à la qualifier de «boulet», estimant : «C’est parti sur un dogme qu’en travaillant moins, on allait créer plus d’emplois. Ça a fait exactement le contraire Et d’ajouter : «On a rétréci l’activité, on a créé du chômage. On a créé une société dans laquelle on travaille beaucoup moins, et en réalité, aujourd’hui, on paie, à mon avis, cette décision des 35 heuresReste à savoir si l’exécutif osera rouvrir un dossier aussi explosif que celui des 35 heures.