La mesure choc de François Bayrou continue de faire couler beaucoup d’encre. La proposition de supprimer deux jours fériés pour relancer l’économie française suscite une forte opposition, tant au sein des partis politiques et des syndicats que chez les Français. Selon un sondage Harris Interactive révélé par RTL ce mercredi 16 juillet, 70% des personnes interrogées y sont défavorables. Pourtant, face au déficit chronique, cette mesure est jugée nécessaire pour augmenter la production nationale, a défendu le ministre chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, ce vendredi 18 juillet sur BFM TV.

Selon lui, cette mesure s’inscrit dans un impératif structurel pour assurer la croissance et le financement de la protection sociale. «Derrière la suppression de jours fériés, il y a quelque chose de structurel dans notre pays, il y a la nécessité de travailler plus», a-t-il expliqué. Pour le ministre, l’équation est simple : «Notre pays est en déficit chronique parce qu’il ne produit pas assez par rapport à nos dépenses de protection sociale. On a besoin de créer davantage pour créer de la richesse, pour rentrer du produit fiscal et social dans les caisses de l’Etat, pour pouvoir permettre de les redistribuer. C’est assez simple comme équation, les Français le comprennent très bien.»

«On ne travaille pas assez par rapport à nos voisins»

Laurent Saint-Martin souligne également que la France ne travaille pas autant que ses voisins européens et qu’il est indispensable d’inverser cette tendance : «On ne travaille pas assez par rapport à nos voisins. Donc pour travailler davantage, on propose des solutions. Parmi ces propositions, il y a celle de faire en sorte que sur deux jours fériés qui étaient chômés, il y ait de la production dans le pays qui soit effectuée.»

Face à la concurrence mondiale, le ministre insiste sur l’enjeu de compétitivité : «Si on veut être au niveau de la compétition mondiale, il faut être un pays qui produit davantage, et donc il faut travailler davantage.» Enfin, il assure que les Français sont conscients de ces réalités économiques : «Ils comprennent parfaitement qu’ils ont besoin d’un pays qui produise davantage pour pouvoir eux-mêmes avoir un emploi, vivre et travailler dans des entreprises qui sont en croissance, qui leur permettent d’avoir un salaire qui augmente et qui leur permettent d’avoir un Etat social qui puisse les protéger», a-t-il soutenu.