Supprimer deux jours fériés supplémentaires. La proposition est explosive et a été formulée par François Bayrou mardi 15 juillet parmi les pistes pour économiser près de 44 milliards d’euros dans le cadre du budget 2026. Mais elle est également impopulaire. Selon un sondage dévoilé par RTL, plus de sept Français sur dix y sont opposés. D’autant que, comme l’explique Capital, les Français devraient travailler deux jours de plus par an sans toucher un centime supplémentaire (si la mesure est appliquée).

Toutefois, selon le chef du gouvernement, elle permettrait de réaliser une économie estimée à 4,6 milliards d’euros par an. C’est dans ce cadre que la ministre chargée des Comptes publics a défendu la mesure ce mercredi matin sur France 2 dans Télématin. Rappelant que les Français travaillaient «1 607 heures par an dans notre pays», Amélie de Montchalin fait le constat qu’à la fin, «quand on regarde le nombre d’heures travaillées par la France, c’est cent heures de moins par an, en France, par rapport à l’Allemagne».

Contribuer «plus à notre modèle social»

Partant de cette comparaison, la ministre considère qu’il y a un «enjeu de travailler plus nombreux et tous un peu plus» parce qu’un pays qui «produit plus de richesses, c’est aussi un pays qui finance mieux ses services publics, et ce que les Français attendent de lui». Mais dans les débats actuels, la suppression de jours fériés est-elle essentielle ? «On doit faire 30 milliards d'euros d'économies, on doit avoir un système fiscal plus juste, plus lisible, plus efficace», a mis en avant la ministre.

Tançant les oppositions qui «en sont à savoir si c’est le 8 mai ou le 15 août», Amélie de Montchalin veut ouvrir un débat : «Est-ce qu’on accepte de contribuer tous un peu plus par le travail à ce qui est notre modèle social, travailler plus pour protéger plus ?» Un discours étayé quelques minutes plus tard par sa collègue au gouvernement, Astrid Panosyan-Bouvet. Pour la ministre chargée du Travail et de l'Emploi, la mesure est juste.

Soulignant que le gouvernement voulait demander aux Français de travailler plus, cela devrait créer en contrepartie «de la richesse, de la production» et «les entreprises devront s'acquitter d'une contribution». Pour la CGT, en revanche, la mesure ne passe pas : «Le gouvernement nous a volés deux ans de vie, il veut maintenant nous imposer deux jours de travail gratuit», a déploré Sophie Binet sur RTL.