
C’est un rabotage qui ne passe décidément pas. Le 27 juin dernier, à l’appel de trois syndicats, les salariés de la Société Générale étaient invités à faire grève pour le maintien de leur quota de jours de télétravail. Pour rappel, la direction souhaite les faire passer de deux à un jour par semaine, une décision s’apparentant à un «plan social déguisé» selon certains salariés. Face à une situation qui n’a visiblement pas avancé, l’intersyndicale (CFTC, la CGT et la CFDT) avait appelé à un nouveau rassemblement jeudi 18 septembre devant le siège du groupe à La Défense, a appris BFMTV.
Interrogé par l’AFP, le délégué syndical national CFTC, Jean-Benoît Robitaillie, réclame que «la direction revienne sur le principe strict d'un jour de télétravail par semaine et à rouvrir des négociations sur le télétravail». De son côté, une employée rencontrée sur place s’est agacée de «la suspicion» que des «salariés ne font rien chez eux». «On a tous réussi à tenir le bateau pendant le Covid», a-t-elle ajouté.
Des relations sociales «dégradées»
Dans l’email envoyé au mois de juin, la direction et son directeur général Slawomir Krupa avaient justifié leur décision par une harmonisation des pratiques de télétravail au sein de ses différents bureaux dans le monde. La direction évoquait également une amélioration de la performance des salariés. Mais selon d’autres salariés interrogés, depuis l’arrivée de Slawomir Krupa, «les relations sociales se sont considérablement dégradées» et beaucoup de collègues seraient partis depuis, notamment des jeunes.
Toutefois, le télétravail n’était pas le seul sujet de discorde évoqué lors de ce nouveau rassemblement. Avec des pancartes aux formulations équivoques «consultation bidon, colère béton» ou aux sobriquets évocateurs «Slawopire» (déformation du prénom de Slawomir Krupa), les syndicats ont remis en cause le socle de conditions proposées aux salariés en cas d'éventuels prochains plans de restructuration. Dans un tract, la CGT fustigeait une direction qui «continue d'avancer avec brutalité et violence».
A la Société Générale, les grèves se multiplient depuis le mois de janvier. Après une première en mars à la suite de l'échec des négociations annuelles obligatoires, une autre avait donc eu lieu vendredi 27 juin sur le télétravail. D’autres devraient avoir lieu en novembre, selon nos confrères. Entre-temps, l’intersyndicale doit rencontrer le directeur général pour tenter de désamorcer les conflits.



















