Le conclave sur les retraites semble de plus en plus battre de l’aile depuis dimanche, mais pas pour la ministre déléguée au Travail et à l’Emploi, pour qui il «n'est pas mort». Pourtant, la sortie de François Bayrou dimanche 16 mars sur les antennes de France Inter a suscité l’indignation des organisations syndicales et de l’opposition. La CGT a déploré «une trahison de la parole», quand la CFDT a jugé la décision «incompréhensible» et la CFE-CGC a avancé le risque que le Premier ministre «torpille les discussions».

Ce mardi matin, c’est une des trois organisations patronales autour de la table, l’U2P, qui a décidé de claquer la porte jugeant «pas sérieux» de vouloir absolument revenir à l’âge de 62 ans. Sur RTL, son président, Michel Picon, a rappelé que «le bateau France est en train de prendre l'eau» et qu’un retour à 62 ans signifierait un «effondrement du régime de retraite». Dénonçant le «concert d'agressions» ayant suivi les déclarations du Premier ministre, les «travaux deviennent caducs», a-t-il estimé.

Un retour à 62 ans possible «si l’équilibre est là»

Mais pour la ministre déléguée au Travail, il faut «continuer à faire le pari de l'intelligence collective». C’est ce qu’Astrid Panosyan-Bouvet a répété sur RTL à son tour, plaidant pour que les «consultations aillent jusqu'à leur terme» en espérant un retour de l’U2P. Mais ce mardi matin, Michel Picon a confirmé qu’il s’agissait d’une décision «définitive». Alors que FO a quitté la table des négociations dès le début, la CGT menace de le faire également. «Je trouve qu'il y a un décalage entre les réunions qui se tiennent tous les jeudis et le bruit qui en est fait», a regretté la ministre.

Contrairement à François Bayrou, la ministre déléguée au Travail n’écarte pas totalement un retour à 62 ans, mais seulement «si l’équilibre est là» et si un «compromis» est trouvé. Selon Astrid Panosyan-Bouvet, il est nécessaire «qu'on travaille plus, collectivement» pour remplir cet objectif de revenir à l’équilibre en 2030. Et d’ajouter : «On n'a pas assez de gens qui travaillent dans notre pays.»