Après le départ de FO, de l’U2P puis de la CGT de la table des négociations sur les retraites, le conclave est-il voué à l’échec ? Invitée sur RTL, ce vendredi 21 mars, Sophie Binet, la secrétaire nationale de la CGT a violemment critiqué l’exécutif, qui est, selon elle, responsable de cette déroute. «Depuis le début, le gouvernement fait tout pour nous mettre des bâtons dans les roues. Depuis le début, la CGT dit que c’est mission impossible», a-t-elle dénoncé. La représentante syndicale estime que le gouvernement a d’abord «refusé de bloquer la réforme», «ce qui aurait permis d’éviter que la catastrophe continue et de mettre les compteurs à zéro».

Ensuite, pour Sophie Binet, «le gouvernement n’a pas bien cadré les choses» et «n’arrête pas de changer son cadrage en cours de route». «Et puis là, c’est le coup de grâce, la goutte d’eau qui fait déborder le vase, avec le Premier ministre qui trahi sa parole», a-t-elle fustigé. En poursuivant : «Il avait dit que c’était sans totem ni tabou, et là, il nous dit en fait il y a un tabou, les 62 ans, alors que c’est la question centrale

«Ce n’est pas un sujet de politique politicienne»

«La question des retraites, ce n’est pas un sujet de politique politicienne», a insisté Sophie Binet. Dimanche dernier, les déclarations de François Bayrou, qui avait écarté un retour à l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans, avaient provoqué la colère des partenaires sociaux. Si la CFDT souhaite «définir de nouvelles règles» pour le conclave tout en menaçant de quitter à son tour les concertations, le Medef, lui, ne ferme pas la porte, mais souhaite relancer les discussions d’une autre façon.

Dans une interview aux Echos, ce jeudi 20 mars, Patrick Martin, le président de l’organisation syndicale, indique vouloir «de nouvelles bases» et fixe trois conditions pour son maintien dans le conclave. La première est de «revoir l’ordre des sujets» et en premier lieu «l'équilibre des retraites à l'horizon 2030». Le deuxième point est d’«élargir le chantier au financement de toute la protection sociale». Enfin, il souhaite que les partenaires sociaux «travaillent indépendamment du gouvernement».