Le Vieux Continent contre-attaque face à l’avalanche des colis venus de Chine. A partir du 1er juillet 2026, tous les petits colis importés dans l’Union européenne seront soumis à une taxe forfaitaire de 3 euros. Cette décision a été adoptée ce vendredi 12 décembre par les ministres des Finances, rapporte Le Monde. Jusqu’ici, les colis d’une valeur inférieure à 150 euros – dont la majorité provient de Chine – étaient exonérés de droits de douane. Selon Bercy, «ce montant forfaitaire pourrait s’ajouter aux deux euros déjà prévus dans le projet de loi de finances 2026, dans le cas de l’adoption de cette mesure».

Roland Lescure, ministre de l’Economie et des Finances, a salué cette initiative : «L’instauration d’un montant forfaitaire sur les petits colis est une victoire majeure pour l’Union européenne. L’Europe agit concrètement pour protéger son marché unique, ses consommateurs et sa souveraineté. J’ai porté ce combat avec détermination et conviction, et salue le travail réalisé avec nos partenaires européens pour permettre une entrée en vigueur dès 2026.»

Plus de 145 colis chaque seconde

Cette mesure vise à limiter l’afflux de petits envois à faible valeur et à renforcer la régulation du commerce électronique international, tout en garantissant une meilleure équité entre les vendeurs européens et les importateurs étrangers. En 2024, près de 4,6 milliards de colis d’une valeur inférieure à 150 euros ont été acheminés vers le marché européen — soit plus de 145 paquets chaque seconde. Parmi eux, 91% provenaient de Chine.

La nouvelle taxation n’est toutefois que le premier volet de la riposte européenne face à l’afflux massif de produits chinois. A partir de novembre 2026, l’UE prévoit également d'introduire des frais de traitement pour ces mêmes colis de moins de 150 euros. La Commission européenne a proposé en mai dernier un tarif de 2 euros par paquet. Cette contribution doit permettre de financer le renforcement des contrôles et, conjuguée à la perception des droits de douane, de rétablir des conditions de concurrence plus équitables entre les produits européens et ceux importés «made in China».