Des rayons clairsemés, voire vides. Il est devenu particulièrement difficile de trouver des œufs en supermarché au cours des dernières semaines. En effet, le taux de rupture est de 13 %, selon l'institut NielsenIQ, c’est-à-dire que sur 100 références, 13 manquent. «A hauteur de 13.3 % depuis le début de l'année, les œufs sont la catégorie de produits affichant le plus fort taux de rupture valeur. En absolu, c'est énorme. On estime en effet qu'un taux de rupture normal et acceptable est de l'ordre de 2 %», affirme David Lecomte, Directeur Insight Consommateur chez NielsenIQ sur Linkedin.

Cette tension sur le marché s’explique non pas par un problème de production mais davantage par une demande toujours plus forte. «Les magasins sont livrés tous les jours et la production est constante. Le problème, c'est qu'on ne produit pas assez pour répondre à la demande, qui elle est en forte hausse», estime Alice Richard, directrice de l'interprofession des œufs (CNPO), contactée par RMC Conso. En 2024, 15,4 milliards d'œufs ont été produits en France. «La demande a augmenté de 4 à 5 %, tandis que la production n'a pu augmenter que d’1 % maximum», ajoute-t-elle.

La situation ne devrait pas se normaliser avant le second semestre 2026

Les Français consomment 226 oeufs par an, ce qui représente plus de quatre par semaine. «Cela correspond à 300 millions d'œufs supplémentaires à produire par an par rapport aux années précédentes», explique Alice Richard. C’est parce que l’on en mange trop que l’on en trouve plus de façon conséquente dans nos supermarchés. «Nous allons construire 300 nouveaux poulaillers d'ici 2030», précise-t-elle, malgré la menace toujours présente de la grippe aviaire.

Les prochaines semaines ne risquent d’ailleurs pas de voir la demande faiblir tellement les Français en sont friands. De plus en plus prisés en protéine bon marché, ils ne sont plus remis en cause par les professionnels de santé. Toutefois, cette situation devrait perdurer «jusqu'au second semestre 2026», selon Alice Richard. C’est ainsi que la solution peut passer par l’importation. Mais les oeufs venant d’autres pays européens posent problème car leur traçabilité ne peut être garantie…