C’est un manque en rayons aussi inattendu qu’improbable. Et pourtant, depuis quelques jours, les Français ont parfois du mal à trouver leurs boîtes d’œufs en supermarché. Des rayons vides ou mal achalandés ont rapidement fait croire à une pénurie et déclenché une frénésie médiatique. Pourtant, auprès de Capital, le vice-président de l’interprofession de l'œuf (CNPO) se voulait rassurant : pas de pénurie, seulement des «manques» qui risquent de «durer». La faute à une forte consommation des Français, puisqu’en «janvier-février 2025, les ventes d'œufs dans les magasins ont progressé de 5% par rapport à la même période en 2024», détaillait Loïc Coulombel.

Interrogé sur le sujet mercredi 19 mars sur RTL, Michel-Edouard Leclerc a tenu lui aussi à être rassurant : «Il y a eu des ruptures et il y a encore, dans quelques filières, des ruptures, mais ce ne sont pas pénuries», assure le patron du groupement Leclerc. Il explique ce phénomène par la conjoncture économique et le pouvoir d’achat des Français qui a baissé : «C’est aussi parce que ceux qui achètent moins de viande parce que c’était trop cher, ils achètent des œufs parce que c’est de la protéine.»

L’œuf, protéine animale la moins chère du marché

Auprès de Capital, le vice-président de l’interprofession de l'œuf rappelait déjà que l’œuf était «la protéine animale la moins chère du marché». Sur RTL, Michel-Edouard Leclerc souligne qu’il y a eu dans le passé la grippe aviaire et donc qu’il a fallu «relancer des bancs de poulet et des poules pondeuses», mais il ne pense pas qu’il y ait de «dramatisation».

La grippe aviaire, justement, fait craindre le pire outre-Atlantique, poussant les Américains à se ruer sur les œufs malgré les tarifs qui augmentent. Rien qu’en un an, fin 2024, le prix moyen d’une douzaine d’œufs avait flambé de 65% dans le pays, qui a dû faire face à la mort de 33 millions de poules pondeuses en 2024.

Depuis le début de l’année, pas moins de 26 millions de poules ont déjà péri, explique BFMTV, faisant encore exploser les tarifs : +96% au mois de janvier et une boîte de douze œufs affichée à près de 8,50 dollars. Face à ce phénomène, et malgré le protectionnisme affiché par Donald Trump, les Etats-Unis envisagent de se fournir en Europe.