
Dans une tribune publiée dimanche dans Le Journal du Dimanche, ce 2 novembre, 90 entreprises industrielles tirent la sonnette d’alarme face au projet de budget 2026. Elles dénoncent une «surtaxation» qui, selon elles, menace la compétitivité de l’économie française. Ces dirigeants estiment que les «mesures ciblant les trésoreries des entreprises s'accumulent» dans le budget 2026, alors même qu’ils tentent de «se battre» face «à une concurrence très agressive».
Dans leur texte commun adressé aux parlementaires, les industriels s’en prennent aux nouvelles charges fiscales et normatives qui, d’après eux, pèsent lourdement sur leur activité, en contradiction avec le discours gouvernemental sur la réindustrialisation. «On ne peut pas saluer l'industrie d'une main et creuser sa tombe de l'autre», écrivent-ils dans cette tribune. Les signataires rappellent que le poids de l’industrie dans le PIB français a été «divisé par deux en trente ans» et stagne aujourd’hui à «un niveau abyssal».
Des signataires de poids
Selon eux, «malgré la reprise de la baisse de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), plus de 10 milliards d'impôts et de taxes supplémentaires toucheront encore les entreprises cette année». Ils dénoncent notamment les «contributions exceptionnelles, conditionnalités, transferts de charges, redevances, coupes dans les aides à l'apprentissage», autant de mesures qui, disent-ils, affaiblissent les marges des entreprises industrielles.
Parmi les signataires figurent plusieurs grands noms de l’industrie française : Eric Trappier, patron de Dassault Aviation et président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), Alexandre Saubot, directeur général d’Haulotte et président de France Industrie, Guillaume de Goys (Aluminium de France), Stéphane Delpeyroux (Alliance minerais minéraux métaux), Frédérique Le Grèves, présidente de STMicroelectronics France et de la fédération de l’électronique française, Patrick Jeantet, président de la fédération des industries ferroviaires, ou encore Alain Le Grix de la Salle (ArcelorMittal France).
Les industriels appellent «solennellement» les parlementaires à «préserver les leviers du développement de l'industrie». Alors que la «réindustrialisation» montre déjà des signes d’essoufflement, avec un solde net à peine positif entre ouvertures et fermetures de sites industriels au premier semestre, le ministre de l’Industrie, Sébastien Martin, n’a pas tardé à réagir à cette tribune : «Oui, il faut débattre de justice fiscale», a-t-il écrit sur son compte X, tout en assurant qu’«il n’est pas question de fragiliser notre outil industriel et productif».



















