«En avant la production !», ce fut l'un des deux grands mots d'ordre du Premier ministre, François Bayrou, lors de son allocution télévisée présentant, ce mardi 15 juillet, les grandes orientations du budget 2026. Pour favoriser notre production nationale, le locataire de Matignon compte notamment améliorer la compétitivité des entreprises, c'est-à-dire renforcer «la capacité, l'efficacité et l'attractivité de notre économie». Parmi les mesures effeuillées : un accès à moindre coût des entreprises à l'énergie, une lutte renforcée contre les retards de paiements, et le développement de «produits d'épargne finançant notre croissance».

Mais quelle forme ces produits d'épargne - sans doute destinés aux particuliers - pourraient-ils prendre ? Le Premier ministre a dit souhaiter développer le capital-risque, qui est, selon lui, «un outil puissant pour l'innovation et la croissance des entreprises». Concrètement, il s'agit de faciliter, via des produits d'épargne, le financement d'entreprises considérées comme innovantes et non cotées en Bourse. Cela peut être en entrant au capital de ces entreprises (ce qu'on appelle du «private equity») ou en leur prêtant de l'argent (on fait alors de la «dette privée»).

Une partie de l'épargne des Français est déjà fléchée vers le non coté

Pour l'heure, aucun détail supplémentaire n'a été donné sur la forme de ces produits d'épargne. Mais François Bayrou a rappelé que son ministre de l'Economie et des finances, Eric Lombard - accompagné de plusieurs de ses homologues européens - a lancé, le mois dernier, le label «Finance Europe», qui doit permettre aux épargnants de repérer plus facilement les fonds et produits qui contribuent à au moins 70% au financement des entreprises européennes.

Si ce n'est pas un produit d'épargne comme un nouveau Livret qui voit le jour, le gouvernement pourrait plutôt essayer de favoriser la création de fonds d'investissement disposant d'un label similaire, et dans lesquels les Français pourraient investir via les unités de compte (UC) de leur assurance vie ou PER. En mars dernier, il avait par exemple été annoncé la création de nouveaux fonds ouverts aux particuliers et destinés à financer spécifiquement le secteur de la défense en France, notamment via un nouveau produit Bpifrance. Déjà, en 2023, la loi industrie verte avait instauré un fléchage automatique de l'épargne détenue en assurance vie et PER vers les entreprises non cotées.