Leur seule entrevue avait accouché d’une souris. A son appel, le Premier ministre, désormais démissionnaire, Sébastien Lecornu, avait voulu rencontrer les syndicats le 24 septembre dernier. Mais la réunion avait tourné court et l’intersyndicale avait appelé à une journée de mobilisation le 2 octobre. La CGT avait notamment reproché au Premier ministre des promesses de «rupture et d'engagements concrets», or, il n’y en avait pas eu, avait déploré Sophie Binet, la secrétaire générale de la Confédération. Dans un communiqué publié lundi 6 octobre à la suite de la démission de Sébastien Lecornu, la CGT l’accuse de lâcheté, rapporte BFMTV.

«Il n'a pas eu le courage d'affronter les grands patrons et les plus riches et de rompre avec la politique de l'offre d'Emmanuel Macron», déplore le syndicat, pour qui le Premier ministre «a préféré maintenir le budget et le gouvernement de son prédécesseur». La CGT lui reproche de ne pas avoir mis «en place la justice fiscale» et d’avoir «abrogé la réforme des retraites», mais également de ne pas «avoir revu sa copie ni renoncé aux reculs sociaux (année blanche, réforme de l'assurance chômage, doublement des franchises médicales...)».

Pour la CGT, Macron «fait le choix du chaos institutionnel»

Toujours selon la deuxième centrale syndicale, Sébastien Lecornu est devenu «le cinquième Premier ministre en deux ans à être contraint à la démission du fait de la violence sociale de sa politique», et il y a un responsable : Emmanuel Macron. «Encore une fois, au lieu de changer de politique, le président de la République fait le choix du chaos institutionnel», fustige le syndicat dirigé par Sophie Binet, qui lui reproche de «prendre le risque de transformer une crise sociale et démocratique en crise de régime».

La CGT appelle toujours à la mobilisation ainsi qu’aux salariés à multiplier «les actions dans les entreprises». Dans l’espoir de «barrer la route à l'extrême-droite», la centrale de Montreuil dit avoir les mêmes revendications, à commencer par une augmentation généralisée des «salaires, pensions et minimas sociaux», la fin des licenciements, davantage de moyens pour les «services publics et la transformation environnementale».

Evidemment, la CGT pose comme prérequis l’abrogation de la réforme des retraites et demande «plus de justice fiscale». «Il n'y aura pas de stabilité sans justice sociale», prévient-elle dans son communiqué. Y aura-t-il de nouvelles mobilisations de prévues ? Le syndicat ne donne pas de date, mais explique «continuer à travailler pour renforcer l'unité syndicale et permettre les mobilisations les plus larges».