Les représentants du Parti socialiste ont rendez-vous ce mercredi 17 septembre avec Sébastien Lecornu. Cette consultation s’inscrit dans la volonté affichée du nouveau Premier ministre de dialoguer avec les principales forces politiques, ainsi qu’avec les syndicats. Invité sur France 2 ce lundi, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a tenu à fixer le cap : oui à l’effort budgétaire, mais à condition de ne pas sacrifier les classes moyennes et populaires.

Interrogé sur l’appel lancé par Yaël Braun-Pivet à renoncer aux 44 milliards d'euros d’économies initialement prévus par François Bayrou – la présidente de l’Assemblée nationale plaidant pour un objectif de 35 à 36 milliards – Olivier Faure a mis en garde. «Je ne sais pas ce que ça signifie 35 milliards, ça dépend sur qui on les prend. Si on les prend sur les services publics, sur l'hôpital, sur l'éducation, si on les prend sur les retraités, sur les malades, si on augmente les franchises, si on dérembourse les médicaments, ça ne me va pas», a-t-il affirmé.

Les ultrariches et les Gafam dans le viseur

Et de poursuivre : «Mais en revanche, si on dit qu'il y a un moyen de les prendre sur les ultrariches d'une part, sur les multinationales qui optimisent brutalement, sur les Gafam, sur ces exonérations de cotisations qui ont coûté tant à l'Etat, alors oui effectivement, il y a peut-être une possibilité d'y aller.» «Mais moi, je suis prêt à réaliser 100 milliards d'économies si vous les prenez sur des gens qui peuvent le supporter. Ce que je ne veux pas, c'est que les Français de la classe moyenne, des classes populaires, se retrouvent demain à payer une facture d'une dette dont ils ne sont pas responsables. Pourquoi est-ce qu'il y a une dette aujourd'hui ? Parce qu'on a privé l'Etat de recettes», a-t-il soutenu.

Lors de cet entretien, Olivier Faure a également affirmé son refus d’une taxation des riches qui épargnerait leurs actions, principales composantes de leur fortune, tout en critiquant l'impôt sur la fortune supprimé par Emmanuel Macron, jugé inefficace car il ciblait surtout les «petits riches».

Le premier secrétaire du PS défend fermement la taxe Zucman, qui, selon lui, vise à imposer les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros de manière équitable, afin que les très grandes fortunes contribuent réellement à l’effort fiscal, incarnant ce qu’il qualifie de «patriotisme fiscal».