
À l’occasion d’une invitation sur le plateau de BFMTV, le chef Thierry Marx a parlé franchement de la situation des entrepreneurs français dans la restauration et dans le contexte économique actuel. «On est le pays le plus taxé, avec les entreprises les plus taxées», a-t-il expliqué, en expliquant qu’après avoir produit des plats faits maison et avoir embauché des employés, un restaurateur a une marge de seulement 2%. Il lui est donc impossible selon lui de payer des taxes supplémentaires sans mettre la clé sous la porte. Il ajoute que, durant ces cinq dernières années, les restaurateurs ont encaissé la crise du Covid mais aussi la crise énergétique. Cette dernière a entraîné la fermeture de 8 500 établissements en moins de six mois, selon Thierry Marx, pour cause de trésoreries insuffisantes. Pourtant, cette année encore, le secteur de l’hôtellerie-restauration, qui représente plus d’un million de salariés en France, pèse pour 7,8% du PIB.
Le chef en a aussi profité pour rappeler le déclassement à l’œuvre de la France face à ses voisins que sont l’Espagne et l’Italie en tourisme. Un an après les Jeux Olympiques de Paris, la France arrive péniblement à se hisser sur la troisième place du podium. Pour Thierry Marx, l’urgence est à une vision économique claire des responsables politiques, sans quoi la France perdra encore du terrain dans ce secteur.
Un modèle à bout de souffle
Le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie a donc appelé le gouvernement à «un travail de fond», pour redonner aux entrepreneurs de la confiance en l’avenir. Il a regretté des échanges politiques trop idéologiques concernant le budget 2026 notamment, en faisant remarquer que les restaurateurs tiennent pour partie déjà compte des impacts sociaux et environnementaux de leurs établissements et de leur travail. «On n’attend pas le monde politique pour faire ça», a-t-il martelé.
Le restaurateur a semblé mettre en garde contre une forme d’attentisme politique, notamment liée à l’horizon de l’élection présidentielle de 2027. «Si on crée une espèce de boîte noire en France en disant ‘investir en France, on verra plus tard, on attend 2027’, le nombre d’entreprises qui vont fermer… Aujourd’hui, on ferme 25 restaurants par jour», a-t-il affirmé. Un avertissement, quelques jours avant la rentrée parlementaire qui s’annonce cruciale avec l’horizon du vote de confiance sur le gouvernement de François Bayrou, et un secteur encore très fragilisé.


















