Des «avancées», un travail «remarquablement utile»… Jeudi 26 juin, François Bayrou s’est dit «impressionné par les progrès» de la négociation entre syndicats et patronat. Le Premier ministre a pris la parole depuis Matignon pour présenter les conclusions du conclave sur la réforme des retraites qu’il a lancé. Pourtant, après quatre mois de discussions, les partenaires sociaux se sont quittés lundi sans accord, à l’issue de leur dernière réunion.

Le chef du gouvernement a dû reprendre la main sur le conclave et convoqué les organisations syndicales et patronales à Matignon mardi pour poursuivre les négociations. Malgré tout, il reste encore plusieurs points sur lesquels les partenaires sociaux n’ont pas trouvé de terrain d’entente. Jeudi, devant la presse, François Bayrou a d’abord souligné l’absence de remise en cause par les participants au conclave du recul de l'âge légal de départ à la retraite fixé à 64 ans par la réforme de 2023. Il a salué des compromis notamment sur l'âge de départ à taux plein qui passera de 67 ans à 66 ans et demi ou encore sur la question des femmes.

Prochaine étape de la réforme des retraites : rendez-vous à la mi-juillet

Mais d’autres points demeurent sans accord. C’est le cas de la pénibilité, une thématique sur laquelle François Bayrou se dit «persuadé qu’un chemin d’accord existe», une «voie de sortie». «Il n’y a pas encore d’accord trouvé» non plus concernant «le financement des mesures de justice et de retour à l’équilibre», ce qui représente 400 millions d’euros, selon le Premier ministre. Il reste donc «deux sujets qui demeurent à résoudre», «solubles, à portée de main», pour le chef du gouvernement.

Pour les résoudre, François Bayrou rouvre les discussions. «Les experts et négociateurs des organisations vont se remettre au travail», a-t-il déclaré. «Donnons-leur 15 jours, 10 jours», a ajouté le Premier ministre. Rendez-vous pris pour la mi-juillet. À cette date, les participants du conclave devraient, selon le chef du gouvernement, avoir trouvé «un compromis».

Si toutefois ce n’était pas le cas, «le gouvernement prendrait ses responsabilités», s’est engagé François Bayrou. Il proposerait alors «des dispositions de compromis» qui seraient introduites directement dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 et «soumis au Parlement à l'automne». Le Premier ministre a promis «une démarche législative» afin de «répondre à toutes les questions posées».

Le gouvernement croit en la possibilité d’un accord à la «mi-juillet» : «Nous avons tous bon espoir que nous y arrivions», a lancé vendredi 27 juin la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas. «Nous avançons, le Premier ministre a raison de ne pas lâcher», a-t-elle ajouté.

En revanche, face au refus de la CFDT de reprendre les négociations sur les retraites, François Bayrou prévient : si les partenaires sociaux abandonnent, le gouvernement prendra ses responsabilités et tranchera. «Si les organisations considèrent que ça n'est plus leur heure et qu'il faut trancher, on tranchera», a déclaré le Premier ministre ce vendredi 27 juin en marge d'un déplacement à Briançon (Hautes-Alpes) sur les Jeux olympiques d'hiver de 2030