
Au lendemain de l’échec du conclave sur les retraites, le PS agite la menace d’une motion de censure. Invité sur le plateau de BFM TV ce mardi 24 juin, Olivier Faure a prévenu : «Si le Parlement n’est pas saisi, nous irons vers la censure». En rappelant que François Bayrou, s’était engagé par écrit à ce que les parlementaires aient le dernier mot concernant la réforme des retraites, le premier secrétaire du Parti socialiste a dit vouloir «croire à la parole du Premier ministre».
Mais si ce dernier ne tient pas sa parole, les socialistes n’hésiteront pas à censurer son gouvernement. «Nous avons tendu la main une première fois, il n’y aura pas de deuxième fois», a averti Olivier Faure. «Si le Parlement n’est pas saisi, si nous n’avons pas la possibilité, y compris de déposer des amendements qui permettraient de définir quelles seraient les conditions d’un retour à l’équilibre en échange d’un retour à 62 ans, effectivement, nous irons vers la censure», a-t-il expliqué. Alors que le Premier ministre a convié ce mardi les participants au conclave sur la réforme des retraites à un ultime rendez-vous à Matignon, le patron du PS s’est montré sceptique.
«Il faut redonner le pouvoir au Parlement»
«On voit aujourd’hui François Bayrou trépigner, alors qu’il a créé lui-même les conditions de l’échec, c’est irresponsable», a taclé Olivier Faure. «Nous avons cherché, nous, une voie de passage, pour reprendre son expression à lui, pour faire en sorte que les Français puissent en finir avec cette réforme Borne, qui n’est pas du tout adaptée au marché du travail que nous connaissons aujourd’hui», a-t-il déclaré.
Selon Olivier Faure, «l’immense majorité des actifs est opposée» à la réforme des retraites qui repousse l’âge légal de départ à 64 ans. «Nous avons donc là un point d’appui et je le dis aussi au gouvernement, on ne peut pas, après avoir perdu les élections européennes, perdu les élections législatives, malgré tout nommer deux Premiers ministres de droite successifs et encore faire comme s’ils avaient une majorité absolue, ça n’est pas possible», a-t-il estimé. Avant de conclure : «Il y a un moment où la démocratie doit fonctionner et pour qu’elle fonctionne bien, il faut redonner le pouvoir au Parlement. Le parlementarisme, ça existe».
Les députés socialistes vont déposer une motion de censure
Dans l'après-midi, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, a annoncé le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement. «Monsieur le Premier ministre, le respect de la parole donnée est à la base même de notre régime démocratique, vous avez pris des engagements pas tenus sur ce sujet comme sur bien d’autres. Cela nous contraint à déposer une motion de censure contre votre gouvernement», a-t-il déclaré dans l'hémicycle.
Les socialistes s'appuient sur un courrier de François Bayrou aux parlementaires PS en janvier 2025, alors qu'il tentait de trouver un accord politique faire adopter les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale. Il plaidait pour une discussion entre partenaires sociaux «sans totem ni tabou, pas même l’âge légal d’ouverture des droits».
«Ma conviction est qu’il existe, très difficile, un chemin qui peut permettre de sortir de cette impasse» et ce chemin «devrait déboucher sur un texte (…) qui pourra être examiné par la représentation nationale», a déclaré François Bayrou devant les députés. Avant d'ajouter : «Quel que soit le chemin législatif ou réglementaire que nous prendrons, il est pour moi inacceptable de laisser détruire l’équilibre financier».


















