L’avenir s’assombrit-il pour François Bayrou ? Lundi 23 juin, au terme d’une ultime réunion lors du conclave sur les retraites, les partenaires sociaux ne sont pas parvenus à se mettre d’accord. Le lendemain matin, le Premier ministre se montrait agacé par la situation jugeant que «nous étions très près d'un accord historique» et qu’il était inacceptable de que l’on «se satisfasse d'échouer si près du but.» Dans le but de trouver «une voie de passage», il ouvrait alors la porte aux syndicats et organisations patronales en les invitant à Matignon ce mardi 24 juin.

Mais alors que la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC étaient reçues à la mi-journée à Matignon, le Parti socialiste annonçait sa volonté de déposer une motion de censure contre François Bayrou. Surtout, l’entrevue entre le Premier ministre et les syndicats fut loin d’être fructueuse, rapportent Les Echos. A la sortie de la réunion, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, n’a pas fait de mystère quant à d’éventuelles nouvelles négociations : «Pour mon organisation, c'est non.»

Des propositions «sur la table»

Idem pour la CFE-CGC ainsi que pour la CFTC, comme l’a souligné son président, Cyril Chabanier : «Le conclave est terminé.» Car les syndicats ne reviendront pas sur leur position et ils l’ont fait savoir au Premier ministre en lui mettant une nouvelle fois la pression, invitant «[François Bayrou] à décider d'ici la fin de la semaine ce qu'il fait de ce qui est aujourd'hui sur la table». Les trois organisations ont rappelé qu’elles avaient fait des concessions avec le renoncement sur les 64 ans et ont rejeté, encore une fois, la faute sur le patronat.

Chaque syndicat a également fait part de ses doléances, la CGT s’agaçant du refus du patronat d’aborder en profondeur le sujet des départs anticipés pour les salariés exerçant des métiers pénibles. La CFTC a plaidé pour ramener l’âge d’annulation de la décote (66 ans) pour ceux n’ayant pas travaillé assez longtemps, et enfin la CFE-CGC a fustigé le refus du patronat d’augmenter les cotisations, soulignent Les Echos.

Le Medef dit avoir consenti à des «avancées considérables»

Le Medef était reçu quelques minutes plus tard par François Bayrou et n’a semble-t-il pas voulu étendre la polémique, jugeant seulement avoir consenti à des «avancées considérables», que ce soit sur le sujet des femmes, la prévention de l'usure professionnelle ou l'annulation de la décote (66,5 ans). Patrick Martin souhaite toujours aboutir à «l'équilibre financier de nos régimes de retraite», a-t-il martelé, déplorant aussi le refus des syndicats de restreindre fortement l'accès au dispositif des «carrières longues». Le Medef a toutefois ouvert la porte sur le sujet de la réparation de l’usure professionnelle… Mais cela sera-t-il suffisant ?

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